Soyez prudent lorsque vous avez de jeunes enfants. Les intoxications accidentelles existent, elles sont même « fréquentes et parfois graves », prévient l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) dans un rapport sur le sujet. L’Anses a analysé différentes données de santé provenant des Centres antipoison (CAP), de l’Organisation de surveillance coordonnée des urgences (Oscour), du Programme de médicalisation des systèmes d’information (pour les hospitalisations) et du Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès (CépiDC).
La majorité des intoxications ont lieu à domicile
Entre 2014 et 2020, 20 500 cas par an ont été enregistrés par les CAP, et près de 20 % (3 800 par an en moyenne) ont donné lieu à une hospitalisation dans un établissement de santé. Ces intoxications accidentelles ont même causé la mort de 23 enfants de moins de 15 ans entre 2014 et 2017, selon les données du CépiDC.
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La majorité des intoxications ont lieu à domicile ou dans un logement (94 %) en raison d’une méconnaissance du risque (trois quarts des cas). Les autres circonstances majoritaires d’exposition à des substances toxiques sont lors d’un accident de la vie quotidienne (13 %) ou suite à une erreur ou un accident lors de soins ou de traitements (11 %).
Les médicaments, première cause d’intoxications graves
Les produits de nettoyage et d’entretien sont la première cause d’intoxication accidentelle des enfants de moins de 15 ans recensée par les Centres Antipoison (29%), même si la fréquence de ces intoxications a diminué ces dernières années. Ce sont principalement les lessives qui sont en cause, notamment les dosettes de lessives liquides, précise l’Anses dans son rapport. Les médicaments sont la deuxième cause d’intoxication accidentelle chez les enfants de moins de 15 ans (16,1 %).
Mais les médicaments sont la première cause de cas graves (34%), devant les produits de nettoyage et d’entretien (22,4%) et les médicaments (9,4%). Les médicaments du système nerveux (analgésiques, anxiolytiques, antipsychotiques) sont ceux responsables du plus grand nombre d’intoxications médicamenteuses (30 %) ainsi que de cas graves (57 %). Les intoxications médicamenteuses accidentelles sont même responsables de six des dix décès d’enfants de moins de 15 ans recensés par le CAP* entre 2014 et 2020.
Autre danger à surveiller : l’intoxication au monoxyde de carbone, un gaz incolore et inodore mais toxique, qui représente la première cause d’hospitalisation des enfants de moins de 6 ans (11 %) et la première cause d’hospitalisation en réanimation pour les enfants. Moins d’un an. Plus généralement, les intoxications aux gaz et aux fumées, dont le monoxyde de carbone, représentaient entre 2014 et 2020 la première cause de décès chez les moins de 15 ans recensée par le CépiDC.
Une augmentation des intoxications au cannabis
L’Anses s’inquiète également d’une augmentation des intoxications au cannabis. « Ces empoisonnements ont augmenté en fréquence au cours de la période analysée. […] mais aussi en gravité», souligne l’organisation dans son bulletin de vigilance du mois d’avril. Chez les enfants de moins d’un an, ces intoxications sont passées de 9 % en 2014 à 16 % en 2020. Sur l’ensemble de la période, les intoxications au cannabis représentent la première cause d’admissions en réanimation pour intoxication chez les enfants de moins d’un an. 6 ans (23,3%).
De même, les intoxications liées à l’ingestion de corps étrangers sont « préoccupantes ». S’ils ne représentent que 1 % des intoxications recensées par les CAP, ils sont à l’origine de 6 % des cas graves. Entre 2014 et 2020, deux décès liés à l’ingestion d’un corps étranger (une pile bouton et une boule d’eau) ont même été enregistrés. A l’inverse, les intoxications liées aux produits cosmétiques et d’hygiène personnelle et celles dues aux plantes, plus fréquentes, ne sont que très rarement responsables de cas graves (1 % chacune).
*Les données du CAP ne reflètent pas strictement toutes les intoxications entraînant des hospitalisations ou des décès, c’est pourquoi leur nombre est inférieur à celui du CépiDC.
