Pionnière de la musique diwan, elle fut la première femme à jouer du guembri, une guitare nord-africaine à trois cordes, autrefois interdite aux femmes.
Surnommée “la rockeuse du désert”, l’artiste algérienne Hasna El Becharia, considérée comme une pionnière de la musique diwan, est décédée à l’âge de 74 ans, a annoncé mercredi la télévision nationale algérienne.
De son vrai nom Hasnia Hasni, cette icône sahraouie connue notamment en France ou au Canada, était l’une des chevilles ouvrières du groupe Lemma Becharia fondé avec Souad Asla en 2015. Entièrement composée de femmes, la troupe avait parcouru l’Europe avec son répertoire traditionnel. Hasnia El Becharia a donné un concert remarqué en février à Paris au début d’une tournée européenne. Elle a donné un grand concert en septembre lors du Festival Arabesque à Montpellier, dans le sud-est de la France.
Née à Béchar, dans le sud de l’Algérie, en 1950, ville qui lui a inspiré son nom d’artiste, elle fut la première femme à jouer du guembri, un type de guitare nord-africaine à trois cordes, autrefois interdite aux femmes. La musique Diwane ou Gnawa s’inspire des traditions profanes et sacrées héritées des anciens esclaves subsahariens d’Afrique du Nord.
Hasna El Becharia a vécu 8 ans à Paris et y a publié son album le plus célèbre. L’Algérie est un joyau en 2009. Elle avait été initiée à la musique dès son plus jeune âge, son père dirigeant déjà un groupe Gnaoua et son grand-père ayant été musicien. Elle a fait l’objet d’un documentaire en 2019 intitulé Le rocker du désert de la réalisatrice canado-algérienne Sara Nacer, pour qui le musicien avait réalisé les deux « une révolution musicale et morale ».