Les centres antipoison enregistrent chaque année plus de 20 000 cas d’intoxications accidentelles chez des enfants de moins de 15 ans, dont 4 000 nécessitant une hospitalisation. Et le dernier inventaire publié par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), montre que certains sont assez inattendus, comme les intoxications par inhalation de fumée de cannabis ou par ingestion de résine, par exemple.
Ce ne sont pas les intoxications les plus courantes, mais leur fréquence augmente depuis 10 ans, indique le rapport de l’Anses. Ils sont à l’origine de plus de 250 hospitalisations par an en moyenne chez les enfants de moins de 6 ans et envoient plus d’enfants en réanimation que le monoxyde de carbone ou les morsures de serpent par exemple.
D’autres intoxications graves, plus fréquentes en nombre, sont les intoxications médicamenteuses, notamment les neuroleptiques, les médicaments cardiovasculaires ou les analgésiques. Ils sont responsables de 1 400 hospitalisations d’enfants par an. Si l’on ajoute les accidents dus aux produits cosmétiques ou aux produits d’hygiène (vernis à ongles, désinfectant, dissolvants, gel douche…), l’armoire à pharmacie et les produits de salle de bain sont en danger. origine, à elle seule, d’un appel sur trois aux centres antipoison.
Autre risque important à la maison : le monoxyde de carbone, et toujours, les produits ménagers. Parmi les intoxications chez les enfants de moins de 6 ans, le monoxyde de carbone, gaz toxique et inodore qui peut se dégager d’un appareil de chauffage défectueux, est également l’une des principales causes d’hospitalisation et de réanimation.
Côté « bonnes nouvelles », les messages de prévention ont permis de réduire les chiffres d’accidents liés aux produits d’entretien ces 10 dernières années. Mais, même si les conséquences sur la santé sont généralement moins graves que celles provoquées par le monoxyde de carbone, les stupéfiants ou les médicaments, les produits d’entretien restent la première cause d’intoxication accidentelle recensée par les centres antipoison suite à des vomissements, des brûlures cutanées, des éclaboussures dans les yeux… Alors soyez attention aux produits détartrants ou déboucheurs de canalisations et surtout attention aux détergents, notamment en dosettes colorées. Ils continuent de provoquer des accidents malgré l’obligation de les vendre dans une boîte opaque à fermeture renforcée.
La meilleure prévention reste le stockage dans des placards fermés ou des étagères hors de portée. Et enfin, veillez à ne pas déballer les produits ménagers, en les transférant par exemple dans des bouteilles sans étiquette. Chaque année, les centres antipoison reçoivent plus de 6 000 appels pour des intoxications liées à cette mauvaise habitude. Et là, les adultes sont autant victimes d’accidents que les enfants.
