Retour au festival Transistor

Quelle belle idée Julien Morissette a eu il y a huit ans de créer le festival Transistor, dédié à la radio numérique et au monde des podcasts. Lui et sa collègue Clara Lagacé, directrice générale, surfent sur un monde en pleine tourmente.


Publié à 00h49

Mis à jour à 6h15

L’événement a eu lieu la semaine dernière à Gatineau, dans le charmant secteur du Vieux-Aylmer, et j’y ai passé deux journées très enrichissantes. Voici un aperçu de ce que j’ai pu mettre entre mes deux oreilles.

L’essor constant du livre audio

En plus des événements ouverts au grand public, une série de panels a été proposée aux professionnels de l’audio. Une discussion très intéressante axée sur la superbe montée en puissance du livre audio. Attention, ce n’est pas demain que les auteurs québécois pourront s’offrir une villa à Saint-Tropez grâce à leurs droits d’auteur, mais les ventes augmentent.

«Il y a cinq ans, quand nous demandions aux gens ce qu’était un livre audio, ils répondaient que c’était destiné aux malvoyants», a déclaré Joanie Trembay, cofondatrice de Nara, une plateforme de streaming entièrement dédiée aux livres audio. Québécois. « Ce n’est plus le cas aujourd’hui. »

On a également dit que le livre audio ne cannibalisait pas la vente de la version papier. C’est en tout cas l’idée défendue par Annie Reeves, directrice, productions internes et audio numérique, à Radio-Canada. Il existe différentes stratégies, mais lorsque les deux formats sont lancés en même temps, la version audio se vendra trois fois plus au cours des 30 premiers jours.

On a évidemment parlé du rôle de l’intelligence artificielle et des voix artificielles qui pourraient remplacer les « vrais » narrateurs. Comme nous pouvons le constater, le phénomène du livre audio, tout comme les industries du disque et du cinéma, comporte d’énormes défis.

Popularité des podcasts en direct

Le festival Transistor s’est ouvert mercredi 24 avec la présentation du podcast Crème de rinçage par Denis Drolet. L’enregistrement a eu lieu sur la scène de la Maison de la culture de Gatineau devant 800 personnes qui ont déboursé 45 $ pour y assister.

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PHOTO JONATHAN LORANGE, FOURNIE PAR LE TRANSISTOR FESTIVAL

Les Denis Drolet et leur collaborateur André, alias Justo-By My-Love lors de l’enregistrement du podcast Crème de rinçage

L’engouement du public pour ce type de podcast est stupéfiant. Ceux qui les dirigent sont désormais en tournée. Ils arrivent dans les villes avec leurs invités (Jay Laliberté a reçu Mona de Grenoble en Podcast des personnages jeudi soir dernier), et les salles sont remplies de spectateurs qui apprécient le côté improvisé et spontané de ces happenings.

Combat de podcasts

Au festival Transistor, on aime tester de nouvelles formules. Alors, cette année, nous avons tenté un podcast battle, un peu à la manière du Book Fight. Trois personnes étaient invitées à venir défendre des podcasts produits au Québec, au Canada anglais et en France.

Nous avions droit à Création de richesse/Travail d’Amouradapté du livre d’Emmanuelle Jacques, Attendantqui met en lumière les inquiétudes que peuvent avoir les parents lorsqu’ils donnent naissance à des enfants alors que nous sommes frappés par une grave crise climatique, et Cerno, l’anti-enquêteun podcast de 124 épisodes qui retrace la série de meurtres d’une vingtaine de femmes âgées survenus dans les années 1980 à Paris.

Même si le public avait une préférence pour Création de richesseil a été convenu que tout le monde était gagnant, comme par le passéÉcole des supporters.

Cases à cocher

L’une des rencontres les plus captivantes a sans doute été celle axée sur les coproductions autochtones et non autochtones. Il a réuni l’artiste multidisciplinaire Émilie Monnet, le rappeur et producteur Samian, ainsi que Sonia Bonspille Boileau, scénariste et réalisatrice de Pour toi Florela première série dramatique autochtone diffusée à Radio-Canada.

Les participants ont dit des choses étonnantes et courageuses, notamment sur les quotas et les règles imposées par les institutions qui financent les films, les séries télévisées ou les podcasts.

« Je suis parfois conscient que je suis une case à cocher lorsqu’ils m’embauchent », a déclaré Samian. «Il faut sentir que c’est une vraie invitation», a déclaré Émilie Monnet. « On le comprend assez vite lorsqu’il s’agit de cocher une case. »

Samian trouve qu’on « travaille trop avec des pourcentages ». « Les institutions nous coupent des possibilités », a-t-il ajouté. Ces propos n’ont pas manqué de provoquer une réaction de la part de l’assistance.

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PHOTO JONATHAN LORANGE, FOURNIE PAR LE TRANSISTOR FESTIVAL

Les podcasts de la programmation du festival Transistor ont été enregistrés devant un public.

Le rappeur préfère trouver une mixité au sein des équipes de création et de production. « Au contraire, il faut créer des rencontres entre les gens. »

Nouveaux podcasts

Certains profitent du festival Transistor pour lancer de nouveaux podcasts. Ce fut le cas de l’équipe OHdio venue présenter Turbulence : naviguer dans les troubles anxieuxun podcast en cinq épisodes qui permet à Julien Morissette d’aborder ce sujet délicat qui touche de nombreuses personnes au pays.

L’auteur a obtenu de l’Ordre des Psychologues le droit d’enregistrer la psychothérapie qu’il décide d’entreprendre. Je vous préviens, vous serez scotché à ce podcast. Enfin, j’ai compris ce que vivent les personnes qui souffrent d’anxiété ou de crises de panique.

Dans le même esprit, j’ai aussi écouté avec beaucoup d’attention Cela prendra le temps qu’il faudra : quête d’un bègue. Cette série d’épisodes, qui sera mise en ligne courant mai, offre à Michel Montreuil de nous emmener dans l’univers d’un bègue et ses démarches pour lutter contre ce mystérieux trouble de la parole. .

Ces deux podcasts m’ont rappelé l’excellente série En difficultéune incursion dans la réalité des personnes vivant avec un trouble alimentaire avec la journaliste Geneviève Garon et le réalisateur Martin Girard.

De nombreux podcasts contribuent à briser les préjugés en plaçant le journaliste ou le présentateur au cœur du sujet. C’est sans doute ce qui distingue le plus ce format de la radio « traditionnelle ».

325 000 $ pour une série hebdomadaire

Le ministre de la Culture et des Communications du Québec, Mathieu Lacombe, est venu annoncer une bonne nouvelle à l’équipe de Transistor. Il accorde une somme de 325 000 $ pour la création et la production d’une série hebdomadaire intitulée Heure de grande écoute. Dans chaque épisode, nous découvrirons les histoires de personnes venant de toutes les régions du Québec.

« Ce projet s’inscrit dans une démarche que je préconise, c’est-à-dire se tourner vers le numérique et vers l’avenir pour dire ce que nous sommes », a déclaré le ministre.

Cet ambitieux projet documentaire mijote dans la tête de Julien Morissette depuis plusieurs années.

 
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