il n’y a pas d’âge pour arrêter

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Déclin cognitif, insuffisance cardiaque… les seniors paient le prix fort de leur tabagisme

On pourrait penser que la proportion de fumeurs de plus de 65 ans est plutôt faible par rapport aux autres tranches d’âge. En réalité, c’est important pour une population très préoccupée par ses effets nocifs : 70 % des décès imputables au tabac surviennent chez les plus de 60 ans. À 70 ans, 81 % des hommes non-fumeurs et 87 % des femmes non-fumeurs sont encore en vie, contre 55 % des hommes fumeurs et 68 % des femmes fumeuses. À 80 ans, cet écart est encore plus marqué.

Mais les conséquences du tabagisme vont au-delà de la mortalité prématurée : sur le plan cognitif, les fumeurs âgés ont de moins bons résultats que les non-fumeurs, avec un déclin plus rapide des fonctions cognitives et un risque plus élevé de maladie cardiaque. Alzheimer et démence vasculaire, notamment en cas d’hypertension, de diabète ou de dépression. Le tabagisme chez les seniors est également corrélé à la survenue d’insuffisance cardiaque. De plus, le tabagisme est un facteur de risque de mortalité postopératoire en chirurgie cardiaque chez le sujet âgé (mortalité de 14,8 % contre 2,1 % chez les non-fumeurs) lié à davantage de complications respiratoires.

Arrêt du tabac, tous les bienfaits !

Le Dr Gilles Albrand (service de gériatrie des Hospices Civils de Lyon) reste convaincu que pour une grande partie des seniors, l’arrêt du tabac est bénéfique car l’espérance de vie peut être importante. Pour lui, malgré les arguments habituels (« un petit plaisir qu’on ne peut pas refuser à cet âge », « il est trop tard pour arrêter »), il faut encourager et accompagner la personne vers le sevrage.

Les arguments en faveur du sevrage sont nombreux. Entre 70 et 79 ans, arrêter de fumer réduit de 27 % le risque de décès cardiovasculaire. A ces âges, arrêter de fumer permet de gagner des années d’espérance de vie, précise le Comité national de lutte contre le tabagisme (CNCT). Une méta-analyse allemande chez des personnes âgées de 50 à 74 ans a montré que l’arrêt du tabac était très bénéfique et rapide même à un âge avancé, avec une réduction des conséquences cérébrovasculaires (infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, maladies cardiovasculaires). La majeure partie du risque excessif disparaît dans les cinq ans suivant l’arrêt du tabac.

Arrêter de fumer peut aussi limiter le déclin cognitif précoce, ainsi que les risques d’insuffisance cardiaque, etc. mais aussi les risques immédiats, comme ceux liés à une intervention chirurgicale. En effet, fumer perturbe le fonctionnement du système immunitaire, déjà bien moins efficace à ces âges avancés, d’où un risque accru d’infection en cas d’intervention chirurgicale. Par ailleurs, du fait du tabagisme, certaines interventions chirurgicales entraînent des risques accrus de complications après 65 ans, comme des difficultés de pose d’implants dentaires, des complications postopératoires accrues notamment en chirurgie orthopédique, des problèmes de cicatrisation, voire de reconstruction. os en cas de fracture. Enfin, commencer à arrêter de fumer après 65 ans procure une meilleure qualité de vie, la respiration sera améliorée, tout comme le goût et l’odorat.

Comment parler du sevrage tabagique avec une personne âgée ?

C’est du cas par cas, répond le Dr Gilles Albrand. En effet, il faut être très pragmatique, selon le contexte clinique. Si parfois les soignants et leurs proches doivent accepter que la personne âgée continue à fumer, parfois l’arrêt devient impératif. Il existe également plusieurs types de fumeurs âgés, auxquels le sevrage doit être adapté. « Les fumeurs plus âgés sont majoritairement des fumeurs de longue durée, ce qui les rend très dépendants », constate le gériatre. Il peut donc leur être plus difficile d’arrêter de fumer. Mais une autre partie de ces fumeurs âgés, en revanche, a commencé à fumer plus tard dans la vie en réponse à des événements difficiles, comme le décès d’un proche, la retraite ou l’isolement. »

Les outils, tels que les thérapies de remplacement de la nicotine et les thérapies cognitivo-comportementales, sont tout aussi utiles que pour les jeunes fumeurs. Il a également été démontré que les fumeurs plus âgés ont autant de chances, voire plus, de réussir à arrêter de fumer que les fumeurs plus jeunes.

Pour en savoir plus : Comité national de lutte contre le tabac

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Source : Destination Santé

 
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