L’une des principales accusatrices d’Harvey Weinstein a annoncé vendredi qu’elle envisageait de témoigner à nouveau devant le tribunal, en cas de nouveau procès de l’ex-producteur. L’une de ses condamnations pour viol et agression sexuelle vient d’être annulée.
Ce revirement de la cour d’appel de New York “m’a rendue malade”, a déclaré Mimi Haley, figure clé du procès de 2020, à l’issue duquel M. Weinstein a écopé de 23 ans de prison.
Lors d’un témoignage entrecoupé de sanglots, cet ex-assistant de production a raconté comment le producteur l’avait plaqué sur un lit, avant de retirer son tampon et de lui imposer un cunnilingus, malgré ses refus répétés.
Une histoire traumatisante qu’elle pourrait être contrainte de répéter dans le cas – probable – d’un nouveau procès. “Je ne veux certainement pas revivre cela, mais continuer et faire ce qui est juste (…) J’y réfléchirais”, a expliqué Mme Haley lors d’une conférence de presse.
“C’est épuisant”
Ce choix est loin d’être simple, a-t-elle souligné. « Les gens ne savent vraiment pas ce que j’ai dû endurer et ce que d’autres femmes ont dû endurer », a-t-elle soutenu. « C’est épuisant, c’est dur. (…) Nous vivons dans la peur pendant des années (…) et puis nous sommes harcelés.
«Je dois prendre une minute pour y réfléchir», a-t-elle admis. Mais l’annulation de la condamnation de M. Weinstein “est un moment crucial de l’histoire”, a-t-elle déclaré. « Nous devons continuer à avancer et à défendre la vérité. »
Les avocats d’Harvey Weinstein ont toujours estimé que le producteur n’avait pas droit à un procès équitable à New York : l’accusation s’appuyait sur seulement deux victimes présumées, mais plusieurs autres femmes avaient témoigné sans être directement impliquées dans l’accusation. La cour d’appel leur a donné raison jeudi, estimant que ces témoignages avaient été admis « à tort ».
“Les preuves sont toujours là”
“La solution à ces erreurs choquantes est un nouveau procès”, ont estimé les juges d’appel. Cette décision constitue un revers majeur pour le mouvement MeToo , qui a explosé en 2017 avec la libération de dizaines de femmes pour qu’elles puissent s’exprimer contre M. Weinstein.
En cas de nouveau procès, le producteur devrait être à nouveau condamné, a déclaré Mme Haley. « La vérité ne change pas », a-t-elle insisté. “Les preuves sont toujours là, donc je ne vois pas pourquoi cela conduirait à un résultat différent.”
M. Weinstein reste malgré tout derrière les barreaux, puisqu’il a été condamné à 16 ans de prison lors d’un deuxième procès à Los Angeles. Depuis 2017, des dizaines de femmes, dont Angelina Jolie et Gwyneth Paltrow, l’ont accusé de harcèlement, d’agression sexuelle ou de viol. Mais le délai de prescription est dépassé dans bon nombre de ces cas.
Cet article a été publié automatiquement. Sources : ats/afp
