Parmi les stars féminines précitées qui ont investi dans le domaine musical kinois grâce à l’encadrement et au parrainage de Tabu Ley Rochereau, se trouve la très célèbre Mbilia Bel. De son vrai nom Marie Claire Mboyo Moseka, elle est arrivée à Afrisa International en 1982, une arrivée qui a donné un nouveau souffle à Afrisa International qui éprouvait déjà depuis quelques temps des difficultés à contrer la domination du Tout-Puissant Ok Jazz qui brille de mille feux dans la musique kinoise. scène avec ses titres flamboyants qu’il lance sur le marché et la pléiade de stars dont il fait le plein.
Pour mémoire, c’est lors d’une émission télévisée au studio mama Angebi de Télé Zaire que Marie Claire Mboyo, chanteuse pleine de charme et de talent, a interprété avec brio une chanson de Bella Bellow (chanteuse togolaise) intitulée « Rokia ». C’est le déclic, Tabu Ley qui est devant la télé et qui cherche un chanteur capable de contrer « A Beti Masikini » et « Pongo love » (célèbres artistes féminines qui dominent dans la sphère musicale Kinoise) vient de trouver le rare oiseau, Marie Claire Mboyo, une perle d’une beauté éblouissante, une valeur sûre, il l’enrôle aussitôt chez Afrisa qui grâce à elle prend des couleurs lors de sa première sortie au Type bar K à Kinshasa où elle chante pour la première fois la chanson intitulée « Sima na ngai », un titre qui la propulse véritablement sur le devant de la scène musicale kinoise.
A noter que lors de sa première sortie au bar Type K, Tété, la femme de Tabu Ley qui assistait au concert a été grandement séduite par la beauté et le talent de Marie Claire Mboyo, elle a déversé ses bijoux et les lui a offerts, l’ambiance était à son paroxysme. zénith qui fut marqué par la naissance d’une star Marie Claire Mboyo devenue Mbilia Bel suivit ensuite la chanson « Mpévé ya Longo » enregistrée au studio Verkys Kiamuangana, « Mpévé ya Longo » qui signifie en langue Kongo « Saint-Esprit », un chanson captivante dans laquelle elle raconte la violence dont est victime une femme dans son foyer et qui deviendra très populaire parmi les femmes du Zaïre à l’époque. « Eswi yo wapi », chanson sortie en 1983, a remporté le prix de la meilleure chanson de l’année au Zaïre et Mbilia Bel a remporté le prix du meilleur nouvel artiste. La beauté de sa voix sera également en orbite dans des titres comme « Lisanga ya ba mbanda » de Tabu Ley, « Faux pas » et « Quelle mémémété » de Dino Vangu (guitariste soliste d’Afrisa International).
Au fil du temps, Tabu Ley, Mbilia Bel et Afrisa International rivalisent avec le Tout-Puissant Ok Jazz du grand maître Franco, des titres comme « Mobali na ngai wana », « Ball on the ground », « « Bameli soy », « Kenya » et bien d’autres composés par Tabu Ley connurent un grand succès.
Vers le milieu des années 1980, Tabu Ley épouse Mbilia Bel. En 1987, Tabu Ley recrute une autre chanteuse pour accompagner Mbilia Bel, à savoir Kishila Ngoyi connue sous le pseudonyme de Faya Tess. C’est avec ce duo qu’Afrisa entreprend une tournée en Afrique de l’Est au Kenya, en Tanzanie et au Rwanda respectivement. De retour à Kinshasa, des rumeurs font état d’une mésentente entre Tabu Ley et son épouse Mbilia Bel. Trois facteurs étaient à l’origine du désaccord, à savoir le manque de transparence dans la gestion des fonds générés par les différentes prestations de l’orchestre, le mélange entre amour et travail et l’émergence de Faya Tess devenue comme une rivale de Mbilia Bel qui quitta ensuite Afrisa vers la fin de 1987. Elle se lança dans une carrière solo. À suivre…
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