Tout ce qu’il faut savoir sur la méningite, un problème de santé publique

Tout ce qu’il faut savoir sur la méningite, un problème de santé publique
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Chercheurs en manipulation dans l’unité Infections bactériennes invasives, dirigée par Muhamed-Kheir Taha, à l’Institut Pasteur. Crédit : Institut Pasteur/François Gardy

« La prévention par la vaccination est le seul moyen de lutter contre la méningite bactérienne »pose Muhamed-Kheir Taha, de l’Institut Pasteur, « d’autant que leur diagnostic est complexe et leur évolution rapide. » Parmi les 11 vaccins obligatoires établis aujourd’hui pour les nourrissons, trois des quatre méningites bactériennes les plus répandues chez les enfants sont couvertes.

« L’exemple de la vaccination contre le méningocoque C montre clairement l’efficacité de la vaccination obligatoire pour améliorer la couverture de la population. Le vaccin contre le méningocoque C a été introduit et recommandé en France en 2010, dans le cadre d’une stratégie de prévention généralisée, c’est-à-dire pour tous les enfants dès l’âge d’un an, avec rattrapage possible jusqu’à 24 ans », poursuit le Professeur Joël Gaudelus (Université Paris XIII, ancien chef du service de pédiatrie du CHU Jean-Verdier de Bondy), qui intervenait lors de la conférence organisée le 3 octobre 2019 au ministère de la Santé. « En 2010, la stratégie vaccinale n’a pas fonctionné, la couverture chez les 16-24 ans était trop faible – autour de 35 % -. Aux Pays-Bas, avec 97% des adolescents vaccinés, le vaccin contre le méningocoque C s’est révélé efficace ! Il s’agit de l’obligation vaccinale entrée en vigueur le 1euh janvier 2018 en France, ce qui a permis de réduire la fréquence de ce type de méningite. » (lire notre article Vaccins : une assurance vie pour l’humanité).

Fin septembre 2019, si l’on regarde les chiffres épidémiologiques depuis le début de l’année, un seul cas de méningite à méningocoque C a été observé en France chez des enfants de moins d’un an : un enfant âgé de 2 mois, non encore vacciné. Ce chiffre a été confirmé par Muhamed-Kheir Taha, responsable du Centre national de référence à l’Institut Pasteur, centre chargé d’évaluer les souches isolées en France et leur sensibilité aux antibiotiques. Le CNR participe également activement au développement de stratégies vaccinales contre les infections invasives à méningocoques en France.

Magali Guégan, adjointe au directeur adjoint de la santé de la population et de la prévention des maladies chroniques, au sein du ministère chargé de la santé, rappelle le défi de faire comprendre le bénéfice de la vaccination, défi qui semble relevé depuis la mise en place de la vaccination obligatoire, selon à une enquête récente (voir La majorité française favorable à la vaccination – Ipsos). S’adressant aux associations « Petit Ange – Ensemble contre les méningites » et « Méningites France – Association Audrey », ce 3 octobre 2019, Magali Guégan a tenu à « merci pour leur (votre) soutien continu, notamment dans la mise en œuvre de la vaccination obligatoire des enfants et des nourrissons. »

Un vaccin contre la méningite B (80 % des cas de méningite à méningocoque du nourrisson) est également disponible. Il n’est pas (encore) recommandé mais la Haute Autorité de Santé commencerait à travailler pour étudier la possibilité de recommander ce vaccin en France. Au Royaume-Uni, ce vaccin a déjà permis de contrôler ce type de méningite.

 
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