Un test en développement en France pour détecter le cancer du poumon grâce à une prise de sang

Un test en développement en France pour détecter le cancer du poumon grâce à une prise de sang
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Et si nous pouvions détecter le cancer du poumon avec une simple prise de sang ? C’est l’objectif des chercheurs de l’hôpital de Besançon. Les premiers résultats qui restent à confirmer sont encourageants.

Il s’agit d’un test qui pourrait faciliter le diagnostic, le dépistage et le suivi des patients atteints d’un cancer du poumon. A Besançon, le docteur Zohair Selmani explique que lui et son collègue Alexis Overs ont développé une nouvelle méthode de détection de biomarqueurs spécifiques du cancer.

« Ce que nous avons développé, c’est de trouver des marqueurs analysables dans le sang », explique l’enseignant et praticien hospitalier en oncobiologie au CHU de Besançon à BFMTV.

En d’autres termes, il s’agit d’une analyse par biopsie liquide. Les chercheurs ont d’abord dû définir des signatures spécifiques de la présence d’un cancer du poumon. Pour cela, « les données d’environ 400 patients ont été analysées, avec plus de 450 000 cibles potentielles chacune » indique le CHU de Besançon dans un communiqué.

Les chercheurs ont ensuite défini six marqueurs spécifiques, dont trois qu’ils rechercheront dans le sang des patients. « Nous avons voulu sélectionner, grâce à un algorithme bioinformatique et à l’intelligence artificielle, parmi ces 450 000 zones celles qui étaient retrouvées chez tous les patients » explique Zohair Selmani.

Traces tumorales détectées dans 95% des cas

Les scientifiques ont ensuite cherché à valider leurs résultats, dans un premier temps en lien avec le CHU de Dijon et le plateau technique EPIGENExp de l’Université de Franche-Comté.

« Nous les avons testés sur des échantillons de sang d’une vingtaine de patients atteints d’un cancer du poumon qui ont été comparés à une vingtaine de donneurs sains » indique Zohair Selmani. “Pour la majorité, voire la totalité des patients atteints d’un cancer du poumon, nous avons trouvé nos cibles, alors que chez une vingtaine d’individus sains, nous n’avons pas trouvé nos marqueurs.” Dans près de 95 % des cas, des traces de tumeur ont été détectées, précise le CHU de Besançon.

Pour les équipes, ce test sanguin mini-invasif pourrait notamment servir à compléter des analyses ou à faciliter le suivi des patients atteints de cancer.

Le spécialiste prend l’exemple « d’un patient qui a passé un scanner. Il a une lésion un peu douteuse mais on ne peut pas aller faire une biopsie de la lésion. Eh bien, nous ferons une prise de sang et si nous trouvons notre profil avec les marqueurs, cela signifie qu’il a une très forte probabilité d’avoir un cancer du poumon.

Une extension possible de la technique à d’autres pathologies

Mais c’est dans le cadre du suivi des patients que la méthode pourrait aussi aider les patients et les médecins, selon les chercheurs. Une évaluation du test est en cours dans ce sens les Hospices Civils de Lyon sur une cohorte de 70 personnes, ce qui représente 1 000 prélèvements sanguins. Selon le professeur Léa Payen Gay, il s’agit de patients atteints d’un cancer du poumon « à différents stades de la maladie et suivant différents traitements » (radiothérapie, chimiothérapie ou immunothérapie).

« L’idée de ce test est clairement, à partir d’une simple prise de sang, de pouvoir identifier clairement que le patient a une tumeur d’origine pulmonaire (…). Ensuite, nous pourrons répéter les analyses dans le temps afin de voir si le traitement donné aux patients est efficace (Le biomarqueur doit alors disparaître du sang des patients) explique à BFMTV ce professeur de biologie moléculaire des tumeurs aux Hospices Civils de Lyon. «Avoir un suivi plus espacé du patient est beaucoup moins stressant».

“En revanche, si le biomarqueur reste stable, voire augmente, cela indique que le traitement a une efficacité limitée ou n’est pas efficace et qu’il faut réfléchir à un changement d’orientation thérapeutique discuté en réunion de concertation multidisciplinaire” ajoute – elle.

Des résultats encourageants mais qui restent à confirmer à ce stade dans le cancer du poumon, notamment les adénocarcinomes (cancers qui se développent dans les cellules glandulaires, NDLR). Les chercheurs travaillent également sur l’utilisation de ces tests pour d’autres pathologies : « son utilisation pourrait également être étendue à d’autres cancers (côlon, pancréas, prostate, ovaires) » précise le CHU de Besançon.

Caroline Dieudonné avec Hugues Garnier

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