L’étude du génome n’est pas terminée. Jusqu’à aujourd’hui, on pensait que les mutations génétiques étaient essentielles au processus provoquant le cancer, l’une des principales causes de mortalité dans le monde. Mais une équipe de recherche vient de faire une découverte majeure remettant en cause cette considération, ouvrant ainsi de nouvelles pistes thérapeutiques dans cancérologiecancérologie. Et si les cancers avaient leurs origines dans l’épigénétique ?
L’épigénétique à l’origine des tumeurs
L’épigénétique regroupe toutes les modifications dans la régulation de l’expression des gènes. Ce sont eux qui expliquent par exemple pourquoi à partir d’un génome identique, un individu peut développer des cellules très variées, comme des neurones, des cellules de la peau… Et ce sont aussi ces modifications qui peuvent induire des cancers,’ après la découverte récente d’une recherche équipe composée de scientifiques du CNRS, publié le 24 avril dans la revue Nature. Pour arriver à cette conclusion, l’équipe de recherche a examiné les facteurs épigénétiques susceptibles de modifier l’activité des gènes chez DrosophileDrosophile. Ils ont provoqué un dérèglement de ces facteurs, puis restauré l’état normal des cellules, et constaté qu’une partie du génome restait dysfonctionnelle, induisant un état tumoraltumoral persistante, autonome et évolutive, et gardant en mémoire le statut cancéreux des cellules même si le signal initiateur a été réparé.
Si des études ont déjà mis en évidence l’influence de l’épigénétique dans le développement des tumeurs, c’est la première fois qu’il est démontré que les mutations de l’ADN – qui s’accumulent au niveau du génome – ne sont pas essentielles à l’apparition d’un cancer. En d’autres termes, cette découverte montre que les processus génétiques ne sont pas nécessairement entièrement capables de provoquer l’apparition et le développement de tumeurtumeurouvrant ainsi la voie à de nouvelles pistes thérapeutiques.
