La recherche toulousaine au sommet avec la découverte de vaisseaux tueurs de tumeurs

La recherche toulousaine au sommet avec la découverte de vaisseaux tueurs de tumeurs
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l’essentiel
La Fondation ARC pour la Recherche sur le Cancer vient de récompenser Jean-Philippe Girard. Le Toulousain reçoit le prestigieux Grand Prix Oberling-Haguenau pour ses travaux sur le rôle des vaisseaux sanguins HEV dans la lutte contre les tumeurs.

Il est l’un des quatre chercheurs internationaux récompensés par les deux prix les plus prestigieux pour la recherche sur le cancer. Le 18 avril, à Paris, Jean-Philippe Girard, originaire de Toulouse, directeur de recherche Inserm à l’IPBS (CNRS-Université Toulouse III-Paul-Sabatier), a reçu le Grand Prix Oberling-Haguenau de la Fondation ARC. Doté de 150 000 €, ce prix consacre trente années de recherche sur les vaisseaux sanguins du VHE, dont l’équipe du Dr Jean-Philippe Girard a démontré le rôle clé dans la lutte contre les tumeurs.

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Que représente ce prix Oberling-Haguenau de la Fondation ARC ?

C’est vraiment une grande joie et une grande fierté car j’étudie les navires HEV depuis 30 ans, depuis mon post-doctorat à Harvard qui a d’ailleurs été financé par la Fondation ARC. J’ai ramené en France ce sujet d’étude inexploré, j’ai voulu comprendre ces vaisseaux particuliers avec l’idée qu’il fallait les introduire dans les tumeurs.

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Quels sont ces navires HEV ?

Les vaisseaux HEV (High Endothelial Venule) sont des vaisseaux plus petits que les veines et un peu plus gros que les capillaires. Nous les avons dans les ganglions lymphatiques, les amygdales et les organes lymphoïdes. Ils permettent aux lymphocytes circulant dans le sang de rencontrer virus et bactéries afin de les détruire. Ils ont été repérés au début du XXe siècle grâce aux premières images microscopiques. Comme ce sont des professionnels du recrutement de lymphocytes, mon idée était de les introduire dans les tumeurs. Mais c’était contre-intuitif, car les vaisseaux sanguins nourrissent les tumeurs. À l’aide de vaisseaux HEV, notre équipe a souhaité nourrir les tumeurs avec des lymphocytes tueurs.

Comment avez-vous réussi à aller à l’encontre de ce dogme ?

Cela a pris du temps, comme souvent en recherche ! Pendant dix ans, nous avons recherché un gène capable de transformer un vaisseau conventionnel en vaisseau HEV. En 2003, je pensais l’avoir trouvé, puis j’ai découvert l’IL-33, une protéine clé dans les allergies. En 2007-2008, notre équipe a approché des cliniciens de l’Institut Claudius-Regaud (aujourd’hui IUCT-Oncopole) et nous avons constaté la présence de vaisseaux HEV dans les tumeurs du sein chez plus d’une patiente sur deux. . Mais le plus important était que le pronostic était bon quand il y avait ces vaisseaux. Le dogme a été renversé : il y a de bons navires (publication en 2012 et grand prix de l’Académie des sciences, NDLR). Mais malheureusement, cette découverte n’a pas été largement diffusée. Il a fallu encore dix ans pour prouver que ces vaisseaux HEV étaient des points d’entrée permettant aux lymphocytes tueurs d’accéder à la tumeur. Nous l’avons fait en 2022, réussissant même à filmer ce phénomène au microscope et confirmant les données chez des patients atteints de mélanome métastatique. Cet article a été l’un des plus cités et des dix meilleurs de l’année en oncologie, cliniciens et laboratoires pharmaceutiques travaillent sur le sujet… La compétition est lancée et c’est très bon pour les patients.

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Quelle sera la prochaine étape ?

Il faut continuer bien sûr mais cela reste compliqué car il n’y a pas de vaisseaux HEV dans toutes les tumeurs et il n’existe pas de gène qui transforme un vaisseau classique en vaisseau HEV. Mais nous regardons quelle immunothérapie augmente la quantité et l’efficacité des HEV, nous testons également des molécules déjà disponibles pour traiter d’autres maladies et nous continuons de vouloir mieux comprendre comment ces vaisseaux apparaissent dans les tumeurs.

 
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