C’est historique. Julien Creuzet est le premier artiste étranger à représenter la France à la 60e exposition internationale d’art de la Biennale de Venise. Jusqu’au 24 novembre 2024, le plasticien martiniquais présente sa vision de l’art contemporain au pavillon France, une association de poésie et de matières, où « l’invisible devient intéressant ».
“Attila cataracte ta Source au pied des sommets verdoyants finira dans la grande mer gouffre bleu nous nous sommes noyés dans les larmes de marée de la lune. Cette citation, qui n’est autre que le nom que le plasticien martiniquais a donné à son exposition au pavillon France de la Biennale de Venise, résonne dans les rues historiques de la Sérénissime.
A 38 ans, celui qui est né au Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) et qui a grandi en Martinique, a choisi d’allier ses multiples influences, de la culture vaudou aux tonalités musicales martiniquaises. Et même s’il n’y a pas de lien direct entre eux, Julien Creuzet continue, à travers ses expositions, de faire le pont entre tous les arts : chansons, peintures, sculptures ou encore découvertes sensorielles. Une palette d’œuvres aux inspirations infinies, nées de ses paysages d’enfance, sur le sable, face au Rocher du Diamant.
Choisi à l’unanimité pour représenter la France à la 60ème Biennale de Venise, le plasticien ne fait que confirmer son omniprésence sur la scène artistique internationale. Le Martiniquais, fier de ses origines, raconte son «aventure sacrée» sur les terres italiennes, pour l’une des expositions d’art les plus emblématiques au monde.
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©Nathalie Sarfati
Outre-mer le 1er : La Biennale de Venise est très symbolique pour un artiste. Que ressentez-vous ici en Italie, dans ce lieu chargé d’histoire ?
Julien Creuzet : Je suis ici depuis un mois, je suis toutes les étapes de la conception de l’exposition. C’est toute une aventure. La première fois que je suis venu à Venise, c’était aux Beaux-Arts, j’étais plus jeune. Là, j’avais une autre connexion, j’avais besoin de me connecter avec l’histoire de Venise, ses musées et sa culture. Il y a des choses que j’avais besoin de voir et de comprendre pour construire des ponts entre l’archipel vénitien et les Caraïbes.
Que représente Venise pour un artiste ?
Cette ville est un grand musée. Au moindre caillou, tout est protégé. Cela se voit simplement au nombre incroyable de palais. Mais cette ville est aussi intéressante, car elle représente le lieu d’un grand rendez-vous. C’est un rassemblement pour pouvoir célébrer ce que les artistes font depuis plus d’un siècle.
Après cette étape importante, qu’allez-vous faire ?
Quand j’étais plus jeune, je n’aurais jamais imaginé être un artiste représentant la France et le pavillon français à la Biennale de Venise. Je continue de cultiver ma naïveté le plus longtemps possible. Je veux juste faire de mon mieux, aller à l’atelier, m’amuser beaucoup en réfléchissant à la façon dont les œuvres peuvent partager une forte imagination pour les autres.
Suivez Julien Creuzet à Venise dans ce reportage de Nathalie Sarfati et Denis Rousseau Kaplan :
©la1ere
La 60e Biennale d’art de Venise 2024, qui se tient du 20 avril au 24 novembre 2024, sera l’occasion de découvrir Julien Creuzet, un artiste contemporain complet, touche-à-tout, qui met en valeur la diversité des richesses caribéennes.
