trois questions sur l’augmentation des infections par le parvovirus B19

trois questions sur l’augmentation des infections par le parvovirus B19
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Coqueluche, rougeole, infections à méningocoques… À la liste des infections qui se sont multipliées ces derniers mois, s’ajoutent désormais celles à « parvovirus B19 », un pathogène qui a peu circulé ces dernières années. Une épidémie touchant notamment les enfants « poursuit sa montée en 2024 avec un pic qui n’a pas encore été atteint en mars », prévient Santé publique France dans un rapport publié lundi soir. On fait le point.

Quel est ce virus ?

Le parvovirus B19 est un virus de la famille des parvoviridae qui se transmet le plus souvent par voie respiratoire (gouttelettes, éternuements…). Elle provoque généralement des formes asymptomatiques mais peut aussi conduire à un érythème infectieux, souvent appelé « cinquième maladie » car c’est la cinquième infection virale (avec la rougeole, la rubéole, la varicelle et la roséole) qui provoque une éruption cutanée chez l’enfant.

Des formes graves sont possibles chez les personnes immunodéprimées et celles souffrant d’anémie chronique, mais aussi chez les femmes enceintes car ce virus peut provoquer des fausses couches et un risque d’œdème fœto-placentaire sévère.

Quels sont les chiffres précis ?

Santé publique France a été alertée par « un nombre inhabituel d’hospitalisations pédiatriques graves » à l’hôpital Necker (Paris) l’été dernier. Les secouristes ont alors tiré la sonnette d’alarme à l’automne, conduisant à la mise en place d’une surveillance dédiée.

À partir de mai 2023, le nombre de cas positifs d’infections par le parvovirus B19 a fortement augmenté, notamment chez les enfants et les femmes en âge de tomber enceinte (20-40 ans). Les niveaux atteints sont très largement supérieurs à ceux de la dernière année pré-Covid. Une centaine d’enfants de moins de 15 ans se rendent désormais chaque semaine aux urgences pour une suspicion d’infection par le parvovirus B19, contre moins de 10 l’an dernier à la même période.

Nous ne disposons pas de chiffres précis sur l’évolution des cas graves et des fausses couches, mais cinq décès ont déjà été signalés au cours des trois premiers mois de l’année. Il s’agit de cinq bébés de moins d’un an, dont quatre décédés « dans les tous premiers jours de leur vie » liés à une infection de leur mère. Chacune des cinq années pré-Covid, moins de deux personnes sont décédées en moyenne d’une infection par le parvovirus B19. Ce chiffre « inhabituellement élevé » en 2024 est « à surveiller », prévient Santé publique France.

Cette recrudescence pourrait s’expliquer par un « déficit d’exposition » à ce pathogène lors de la pandémie de Covid, avance l’agence sanitaire. En clair, ayant été moins exposés au parvovirus B19 grâce aux gestes barrières et aux restrictions imposées, nous aurions désormais plus de chances de l’attraper. D’autres pays, comme Israël, connaissent la même situation.

Comment le détecter ?

Il n’existe pas de symptômes spécifiques permettant de suspecter directement une infection par le parvovirus B19, en particulier chez l’enfant. «Le diagnostic sans test est délicat, car il s’agit d’une éruption cutanée virale avec quelques caractéristiques sémiologiques typiques… Qu’on ne retrouve pas toujours», précise le médecin généraliste Michaël Rochoy.

Cependant, si une rougeole est suspectée mais que le test s’avère négatif, par exemple, cela devrait être préoccupant. Pour les femmes enceintes, Santé publique France recommande de « consulter un service spécialisé en cas de diminution des mouvements actifs » du fœtus. Pour les personnes les plus vulnérables, la priorité est « d’éviter tout contact avec une personne atteinte ou suspectée de l’être par une infection au parvovirus B19 ».

 
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