Et si l’épidémie se transmettait désormais entre humains ? L’OMS tire la sonnette d’alarme

Et si l’épidémie se transmettait désormais entre humains ? L’OMS tire la sonnette d’alarme
Descriptive text here

L’Organisation mondiale de la santé tire la sonnette d’alarme. L’OMS craint une propagation de la souche H5N1 à de nouvelles espèces, notamment humaines.

Lors d’une conférence de presse organisée pour présenter de nouvelles mesures contre les agents pathogènes aéroportés, l’Organisation mondiale de la santé a exprimé sa vive inquiétude concernant le virus H5NI. L’augmentation des contaminations des mammifères, dont les humains, fait craindre que le virus évolue vers des transmissions interhumaines.

Après avoir dévasté les populations d’oiseaux sauvages et décimé les élevages de volailles, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tire la sonnette d’alarme.

888 cas humains d’infection dans 23 pays, signalés entre 2023 et mars 2024

Ses experts se sont réunis ce jeudi 18 avril au siège genevois de l’ONU pour présenter de nouvelles mesures contre les agents pathogènes transmis par voie aérienne. A cette occasion, le Dr Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’OMS, a souligné le taux de moralité « extrêmement élevé » parmi les centaines de personnes infectées à ce jour par le virus H5N1. Concrètement, depuis début 2023 jusqu’au 25 mars 2024, 888 cas humains d’infection par la grippe aviaire ont été signalés à l’OMS dans 23 pays. Sur ces 888 cas, 463 décès sont survenus, soit plus de la moitié des personnes infectées.

Des oiseaux à l’homme

À ce jour, aucune transmission interhumaine du virus H5N1 n’a été enregistrée. Mais sa capacité d’adaptation et sa propagation inter-espèces rapide font craindre le pire. « Le virus H5N1 est une infection grippale qui a commencé principalement chez les volailles et les canards et s’est largement propagée au cours des deux dernières années pour devenir une zoonose mondiale », a déclaré Jeremy Farrar. « La grande préoccupation, évidemment, est qu’en infectant ainsi les canards et les poulets – et désormais un nombre croissant de mammifères – ce virus évolue et développe la capacité d’infecter les humains. Et puis, point crucial, la capacité de passer à la transmission interhumaine.

Parmi les mammifères, la grippe aviaire a été détectée chez des ratons laveurs, des mouffettes, des renards, des chiens, des chats et même des visons d’élevage. Récemment, début avril, on a appris la contamination d’un humain par des vaches laitières atteintes de la grippe aviaire. Il s’agit du tout premier cas confirmé de transmission de la grippe entre un humain et un autre mammifère. Jusqu’à présent, les mammifères atteints étaient infectés par des oiseaux.

Retard sur les vaccins H5N1

Le cas des vaches laitières américaines fait craindre à Jeremy Farrar « un changement dans les modes de transmission » du virus. L’expert de l’OMS évoque une « préoccupation majeure » et appelle les pays à anticiper d’ores et déjà la transmission interhumaine. « Je crois que nous devons veiller à ce que si le virus H5N1 se propage aux humains par transmission interhumaine, nous soyons en mesure de réagir immédiatement en fournissant un accès équitable aux vaccins, aux traitements et aux diagnostics. »

Mais dans ces domaines non plus, l’OMS n’est pas optimiste. En matière de vaccins et de diagnostic, le monde entier est à la traîne : le développement de vaccins n’est pas « là où nous devrions être », a déploré le Dr Farrar. Quant aux autorités sanitaires, elles n’auraient pas, à ce stade, la capacité de diagnostiquer le H5N1.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans