En effet, les conséquences de la pollution lumineuse sont nombreuses. Parmi eux, l’impossibilité d’observer les étoiles, tant pour les astronomes que pour le grand public ; l’effet d’éblouissement, qui réduit la visibilité des piétons et des automobilistes ; gaspillage d’énergie et d’argent; la lumière intrusive, soupçonnée de provoquer des migraines, des troubles du sommeil et des changements d’humeur ; perturber l’équilibre des écosystèmes, ce qui nuit au cycle de vie des plantes et entraîne des changements dans le comportement des oiseaux, des mouches et des animaux. Par exemple, chaque année en Amérique du Nord, cent millions d’oiseaux attirés par la lumière meurent lorsqu’ils heurtent les gratte-ciel. Les activités de migration, de prédation et d’accouplement peuvent être anormalement modifiées chez certaines espèces.
Que pouvons-nous faire pour lutter contre la pollution lumineuse ?
En 2007, la région entourant le mont Mégantic, en Estrie, est devenue la toute première réserve internationale de ciel étoilé certifiée par DarkSky International. Cette désignation a amené les différents intervenants de la Réserve à développer une expertise en matière de gestion de l’éclairage extérieur.
En Estrie, 34 municipalités ont mis en place une réglementation sur l’éclairage extérieur. Grâce à la première conversion de milliers de luminaires, la pollution lumineuse au cœur de la réserve a été réduite de plus d’un tiers, tout en économisant à la région près de 2 gigawattheures d’électricité par an.
Depuis, de nouvelles réserves internationales certifiées par DarkSky ont vu le jour à travers le monde. De nombreuses villes et parcs ont également emboîté le pas. Au Québec, l’expérience de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic, située dans le parc national du Mont-Mégantic, s’étend aux autres parcs de la SEPAQ. Le parc du Mont-Tremblant a également reçu sa certification de parc réserve de ciel étoilé.
« Conversion de l’éclairage, réglementation et sensibilisation sont les trois niveaux sur lesquels nous travaillons. Nous menons différentes actions afin de toucher tous les acteurs de cette grande chaîne de l’éclairage : nous avons par exemple donné une conférence au congrès des urbanistes, un webinaire pour les ingénieurs municipaux, une formation pour les électriciens. Des tracts ont également été déposés dans les quincailleries. Il y a évidemment le choix de l’ampoule, mais aussi l’installation qui joue un rôle», explique Rémi Boucher, coordonnateur scientifique et porte-parole de la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic.
Récemment, l’expertise de Mégantic a été sollicitée pour mesurer l’impact de la pollution lumineuse dans le cadre d’une analyse des nuisances industrielles dans le quartier Mercier/Hochelaga/Maisonneuve. Il en a résulté un guide éclairant sur les bonnes pratiques à destination des entreprises et des industries. « Nous sentons un intérêt croissant à mettre en place des actions qui réduiront la pollution lumineuse », remarque M. Boucher.
Personnellement, nous pouvons aussi agir. La Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic vous invite à combiner ces quatre principes lumineux :
- ORIENTATION. Choisissez un luminaire dont la lumière est entièrement dirigée vers le sol.
- COULEUR. Utilisez des sources de lumière de couleur ambre et chaude.
- INTENSITÉ. Choisissez une puissance adéquate pour un éclairage sobre et uniforme.
- PÉRIODE. Vérifiez la période et la durée d’utilisation de l’éclairage extérieur.
