Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l’endométriose

Déclaration de consensus pour le dépistage radiologique de l’endométriose
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Une nouvelle déclaration de consensus d’experts de la Society of Radiologists in Ultrasound (SRU) a été publiée dans le Journal Radiology sur le thème du dépistage de l’endométriose. Différentes procédures sont recommandées, chez les patientes symptomatiques ou celles à haut risque d’endométriose.

L’endométriose est une maladie soumise à un retard de diagnostic important et l’imagerie médicale devrait, si elle est réalisée de manière homogène et pertinente, pouvoir bénéficier aux patientes qui en souffrent.

Un délai de sept ans entre l’apparition des symptômes et le diagnostic d’endométriose

C’est pourquoi la Société des Radiologues en Echographie (SRU) vient de publier, dans le Journal Radiology, une déclaration de consensus de ses experts afin de diffuser des recommandations de bonnes pratiques. L’endométriose, caractérisée par la présence de tissu de type endométrial à l’extérieur de l’utérus, touche 10 % des femmes en âge de procréer et survient chez 21 % des femmes subissant une hystérectomie accompagnée de douleurs pelviennes chroniques. Le délai entre l’apparition des symptômes et le diagnostic d’endométriose est estimé à sept ans.

L’endométriose est également associée à l’infertilité et à l’hypofertilité, touchant 20 à 50 % des patientes atteintes de ces affections. L’échographie est généralement la modalité d’imagerie de première intention utilisée lorsque les patients signalent des douleurs pelviennes chroniques ou ont des problèmes d’infertilité, mais elle semble sous-utilisée pour dépister l’endométriose profonde.

Un panel d’experts se réunit pour publier des recommandations de bonnes pratiques d’imagerie dédiées au diagnostic de l’endométriose

Le SRU a donc convoqué un groupe multidisciplinaire d’experts pour formuler des recommandations visant à améliorer le processus de dépistage de l’endométriose. “Le but de ce groupe de consensus est de recommander des méthodes qui augmentent la sensibilité diagnostique de l’endométriose à l’échographie pelvienne en augmentant la sensibilisation, en améliorant l’interprétation, en ajoutant des techniques simples à haut débit pour la profondeur de l’endométriose et en améliorant les protocoles de triage des patients”, explique le premier auteur de le document, Dr Scott W. Young, consultant en radiologie diagnostique, Division of Ultrasound, à la Mayo Clinic de Phoenix (Arizona – USA).

Le groupe était composé d’experts en imagerie et en gestion de l’endométriose, notamment des radiologues, des échographistes, des gynécologues, des endocrinologues de la reproduction et des chirurgiens gynécologiques mini-invasifs. Une revue complète de la littérature combinée à une technique Delphi modifiée a abouti à un consensus.

“La déclaration définit la population de dépistage ciblée, décrit les techniques pour augmenter l’échographie pelvienne, établit des observations directes et indirectes de l’endométriose par échographie, crée un système de notation et de reporting observationnel et formule des recommandations pour une imagerie supplémentaire et des soins spécifiques aux patients”, poursuit le Dr Young.

Recommandations d’imagerie complémentaire selon le type de patient

Les recommandations du comité comprennent l’échographie transvaginale du compartiment postérieur, l’observation du positionnement relatif de l’utérus et des ovaires et la manipulation du signe de glissement utérin pour améliorer la détection de l’endométriose. « Ces techniques supplémentaires peuvent généralement être réalisées en moins de cinq minutes et pourraient, à terme, réduire le temps nécessaire au diagnostic de l’endométriose chez les patientes à risque », ajoute le Dr Young.

Le comité recommande également que les résultats directs et indirects de l’endométriose profonde soient évalués lors de l’examen et que les résultats soient rapportés en quatre catégories : incomplets (APU-0), normaux (APU-1), équivoques (APU -2) et positifs (APU -3), avec les recommandations de gestion associées.

Focus sur la recherche sur l’endométriose profonde

« Le consensus SRU sur l’échographie pelvienne de routine pour l’endométriose vise à améliorer la détection de l’endométriose profonde même lors d’une échographie initiale et avec un minimum de temps supplémentaire pendant l’imagerie et sans préparation particulière de la patiente, conclut le Dr Young. Concentrer l’imagerie sur les régions anatomiques où l’endométriose profonde est courante peut augmenter la détection et réduire le temps de diagnostic. »

Ces lignes directrices sont destinées aux patientes symptomatiques présentant un risque typique d’endométriose. Les patientes à haut risque en raison d’une laparoscopie diagnostique ou thérapeutique antérieure pour l’endométriose ou d’indications cliniques fortes peuvent bénéficier directement d’une imagerie avancée de l’endométriose, en particulier si elles sont susceptibles de subir une intervention chirurgicale ou si une surveillance est nécessaire dans le contexte de l’infertilité et d’un traitement médical.

Les auteurs indiquent que des études de validation seront nécessaires pour prouver l’exactitude de ces recommandations et les appliquer systématiquement.

Bruno Benque avec RSNA

 
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