Alerte sur le retour de la coqueluche, une infection respiratoire dangereuse pour les bébés

Alerte sur le retour de la coqueluche, une infection respiratoire dangereuse pour les bébés
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Les autorités sanitaires françaises observent une hausse inquiétante des cas depuis le début de l’année. Ils rappellent l’intérêt de la vaccination pour les tout-petits et leur entourage.

Après des années de calme, la coqueluche fait son grand retour en Europe, selon Santé publique France, qui appelle à la vigilance. La Croatie, le Danemark et le Royaume-Uni sont actuellement en phase épidémique, avec plusieurs centaines de cas par semaine. La circulation de la bactérie est actuellement moins marquée en France, mais elle a tendance à s’accélérer. Sur le seul premier trimestre 2024, 70 cas ont été signalés à Santé publique France, contre seulement 18 pour l’ensemble de l’année 2023. « La multiplication du nombre de cas par rapport à 2023 et la forte augmentation des cas groupés indiquent une reprise de la circulation communautaire de la bactérie qui pourrait s’intensifier dans les prochains mois »prévient l’Agence sanitaire dans un communiqué, rappelant par la même occasion l’intérêt de la vaccination.

La coqueluche, qui touche environ 40 millions de personnes et provoque 300 000 décès dans le monde, est particulièrement grave chez les nourrissons de moins de 3 mois non encore vaccinés. L’infection peut entraîner une défaillance respiratoire ou multiviscérale potentiellement mortelle. C’est même la principale cause de décès par infection bactérienne dans cette tranche d’âge. Il est également redouté chez les personnes âgées (risque accru de fractures des côtes dues à la toux, aux hémorragies cérébrales et aux surinfections), les personnes atteintes de maladies pulmonaires chroniques et les personnes immunodéprimées.

Chez l’adulte par ailleurs en bonne santé, l’infection se caractérise par une toux persistante – le plus souvent nocturne – pendant plus d’une semaine (parfois associée à des vomissements), sans fièvre dans la majorité des cas, avec des difficultés respiratoires.

Une maladie très contagieuse

Cette infection bactérienne qui s’attaque aux poumons est particulièrement contagieuse, environ dix fois plus que la grippe. Une personne infectée transmet la maladie à quinze autres personnes en moyenne. La transmission se fait via les aérosols émis lorsqu’une personne infectée tousse. Le traitement repose sur les antibiotiques, tant pour le patient que pour son entourage.

Cette maladie évolue par cycles de recrudescence tous les 3 à 5 ans. Six pics épidémiques se sont ainsi produits à intervalles réguliers depuis 1997. « Depuis le dernier pic de coqueluche (162 cas déclarés), le nombre de cas a continué de diminuer pour atteindre 34 cas en 2022 et 4 cas en 2021 chez les nourrissons de moins de 12 mois », indique Santé Publique France. Un rebond de la maladie était logiquement attendu pour la période 2021-2022, mais il ne s’est pas produit en raison des mesures sanitaires de lutte contre le Covid-19. La résurgence actuellement observée n’est donc rien de moins qu’un rattrapage.

Le vaccin efficace pour réduire les formes graves

Face à ce phénomène, Santé publique France rappelle que la vaccination est un moyen efficace de prévention de la coqueluche. Celui-ci est obligatoire depuis 2018 pour les nourrissons dès l’âge de 2 mois, avec des rappels à 6 ans, 11-13 ans et jusqu’à l’âge adulte (25 ans avec rattrapage possible jusqu’à 39 ans). La vaccination a largement permis de réduire les formes graves, les hospitalisations et les décès. Mais dans leurs premières semaines de vie, les bébés ne sont pas encore protégés. Raison pour laquelle la vaccination est recommandée aux femmes enceintes entre le 5ème et le 8ème mois de grossesse : elles produisent ainsi des anticorps qui sont transférés au bébé avant la naissance.

Le vaccin est également recommandé aux personnes à risque de formes sévères de coqueluche, ainsi qu’aux personnes en contact avec de jeunes enfants (professionnels de la petite enfance, professionnels de santé) et celles travaillant auprès de personnes âgées. Car même en l’absence d’épidémie, la bactérie circule constamment tranquillement chez les adultes. Une étude française a montré que près de 200 personnes de plus de 50 ans sur 100 000 habitants sont infectées à un moment donné, même si elles ne présentent que de légers symptômes. Cependant, l’infection bactérienne, tout comme le vaccin, ne confère pas d’immunité à vie et il est donc possible de contracter la maladie plusieurs fois.

 
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