« Jusqu’à 300 animaux sur la place Mahomme ! » – .

l’essentiel
A l’occasion des 50 ans de la Foire du cheval de Vic-Fezensac, qui se tient ce samedi 20 avril, son président, Francis Antoniolli, rembobine un demi-siècle d’histoire pour « La Dépêche du Midi ».

Il n’est qu’un « jeune enfant » lorsqu’il voit naître sous ses yeux la Foire aux chevaux de Vic-Fezensac. Il était encore dans la fleur de l’âge à son apogée. Aujourd’hui, à 85 ans, Francis Antoniolli, président de la manifestation, est là pour « sauver les meubles » et tenter de donner un nouveau souffle à la place Mahomme. Alors que la foire fête ce samedi 20 avril ses 50 ans, « La Dépêche du Midi » rembobine un demi-siècle d’histoire, en quatre chapitres.

« Sur le modèle des foires traditionnelles »

Tout a commencé au début des années 1970. Après le décès de Victor Gaillard, président de la société hippique de Vic-Fezensac, « j’ai été amené, en tant que secrétaire, à chercher un nouveau président », explique Francis Antoniolli. . Un successeur qu’il trouvera en la personne d’Alex Chambas et avec qui il œuvrera « au renouveau de la société ».

Francis Antoniolli et Alex Chambas, président de la Société des courses hippiques de Vic-Fezensac, en 1974, date de la 1ère édition de la Foire du cheval.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Ce binôme sera à l’origine de la création du centre équestre Vic-Fezensac. « Puis, un jour, je l’ai encouragé (Alex Chambas) à monter une foire aux chevaux », confie l’actuel président. Une recommandation s’en suit, puisque le 2 avril 1974, la Foire aux chevaux de Vic-Fezensac est créée « sur le modèle des foires traditionnelles ». Ses instigateurs, au premier rang desquels Francis Antoniolli, n’auraient jamais pensé qu’elle prendrait une telle dimension.

“Il y avait des chevaux partout”

« Pendant 20 à 25 ans, il y avait des chevaux partout », se souvient avec nostalgie Francis Antoniolli – on verra pourquoi. La Foire du Cheval ne tardera pas à se forger une réputation bien au-delà des frontières de la Gascogne. « Nous avons pu accueillir jusqu’à 300 chevaux sur la place Mahomme pendant plusieurs années. Les acheteurs venaient de toute la France pour acheter un trotteur, un poney… » partage l’actuel président de la manifestation, qui se souvient comme si c’était hier avoir vendu, « 5-6 ans après la création de la foire », un cheval à un Marchand parisien pour la Garde Républicaine.

« Les foires appartenaient aux marchands de chevaux, c’était 80 % de la clientèle », se souvient Francis Antoniolli, à la mémoire infaillible, malgré ses 85 ans. Ces marchands de chevaux avaient souvent mauvaise réputation. La faute aux arnaques perpétrées par certains. Intermédiaires entre éleveurs et cavaliers, ils possédaient avant tout une excellente connaissance des équidés et maîtrisaient parfaitement l’art de la négociation.

Une quarantaine d’équidés sont à découvrir ce samedi 20 avril.
Archives DDM – GC

Mais toutes les bonnes choses ont une fin… « Tout cela a disparu avec les normes, devenues très strictes, qui sont venues les bouleverser. On a commencé les foires avec des chevaux sans papiers, ils venaient de partout. Et maintenant, ce sont des chevaux sélectionnés, de haut niveau », note Francis Antoniolli. Au crépuscule du XXe siècle, la « belle époque » de la Foire aux chevaux, comme il aimait tant la qualifier, s’éteint peu à peu.

“Les éleveurs ont abandonné”

La faute, à première vue, c’est un changement de génération. « L’ancien a été remplacé, pendant les années où nous avions ces grandes foires, par une jeunesse composée non pas d’éleveurs mais de cavaliers. Ces gens-là ne sont pas très assidus pour aller aux foires aux chevaux», regrette aujourd’hui Francis Antoniolli.

L’actuel président de la foire Vicoise, Francis Antoniolli, sur le champ de foire, place Mahomme.
DDM – SÉBASTIEN LAPEYRÈRE

Un désintérêt qui sera accentué, au grand désarroi des organisateurs, par la disparition des Haras nationaux qui ont fusionné en 2010 avec l’École nationale d’équitation, pour former l’Institut français du cheval et de l’équitation. « Un coup de massue » qui a ébranlé toute une filière. « Les éleveurs, qui ne possédaient qu’une ou deux poulinières, avaient la possibilité de récupérer chaque année une prime délivrée par les haras lors des concours. Des concours, que nous organisions en pleine foire, qui permettaient de récupérer des subventions, une aide utile à l’élevage des chevaux”, explique le président de la foire de Vicoise. « Les éleveurs, ne se sentant plus aidés par personne, ont abandonné… »

“J’avais peur que ça disparaisse”

La fête foraine du Vicois en souffre encore aujourd’hui. Avec 43 équidés attendus ce samedi, l’époque où des centaines de chevaux envahissaient la place Mahomme semble bien loin… Francis Antoniolli, qui s’était tenu en retrait de la foire, tout en la surveillant, s’est remis en selle dans les années 2010 – le la date exacte lui échappe – en prenant la présidence de la Foire aux chevaux de Vic-Fezensac. « J’ai recommencé quand j’ai vu que ça tombait en morceaux, j’avais peur que ça disparaisse », glisse-t-il.

Sous sa houlette, la foire va alors se réinventer. « Même si les foires ont continué à décliner voire à fermer, nous avons résisté en organisant des spectacles », explique l’octogénaire. Un pari gagnant sur lequel misent encore les organisateurs pour cette 50e édition, sans renier les racines de l’événement. Ce samedi, vers 15 heures, « un numéro spécial, avec un professionnel connu, dont je ne citerai pas le nom », se produira au parc des expositions. Après des dizaines de foires, Francis Antoniolli sait mettre l’eau à la bouche ceux qui hésitent encore à faire le déplacement à Vic-Fezensac.

Des jeunes cavaliers, à poney, manifestent dans les arènes Vicois.
Des jeunes cavaliers, à poney, manifestent dans les arènes Vicois.
Archives DDM – GC

«Je me bats pour faire des petites activités, notamment pour que les jeunes s’intéressent aux chevaux», conclut le président de l’épreuve. Avec l’espoir, au fond de moi, que des vocations naissent.

Du haut de ses 85 ans, il a bien l’intention, avant de se résoudre à passer le relais, non pas de remettre la foire sur les rails, mais de faire en sorte qu’elle ne les quitte pas de sitôt.

Entrée gratuite pour tous
 
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