Le Gard est touché par le début d’une épidémie de rougeole sans précédent en raison d’une couverture vaccinale devenue insuffisante. A l’occasion de la Semaine européenne de vaccination, le service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Perpignan sensibilise à l’efficacité des vaccins et à l’importance du respect des calendriers, notamment pour la rougeole, le tétanos, le papillomavirus et le covid.
Rougeole : une épidémie tranquille
Depuis le 19 mars 2024, une dizaine de cas de rougeole ont été détectés par l’Agence régionale de santé dans une crèche de Nîmes. “Une épidémie à petite échelle”, note l’ARS, «tous les cas sont des enfants non vaccinés ou incomplètement vaccinés. Dans un courrier adressé aux proches, l’Agence régionale de santé prescrit de vérifier « si vous ou vos enfants avez eu la rougeole ou avez été vaccinés (2 doses). Une mise à jour pourra être prescrite. « Il ne faut pas baisser la garde » insistons-nous au service des maladies infectieuses et tropicales de l’hôpital de Perpignan. « Une couverture vaccinale de 95 % est nécessaire pour éviter toute épidémie de rougeole. Même si ce vaccin est désormais obligatoire, la Semaine de la vaccination vise à sensibiliser.»
Tétanos : rappels à 25, 45 et 65 ans
« Le tétanos est une maladie impossible à éradiquer car son réservoir est l’environnement. Et même si c’est rare, on meurt quand même du tétanos. Il faut quand même rappeler les rappels nécessaires pour chacun à 25 ans, 45 ans, 65 ans puis tous les 10 ans. Les personnes qui jardinent ou font du bricolage sont plus exposées au risque. Il faut absolument (re)mettre à jour, vu l’efficacité du vaccin, ce serait dommage de mourir du tétanos en 2024.
Papillomavirus : garçons et filles
Une campagne de vaccination est lancée dans les collèges français depuis octobre 2023. Sans grand succès. « Nous avons vacciné 10 % des enfants de 5 anse. Mais l’ARS annonce une augmentation des prescriptions de vaccins via des consultations directes avec les médecins. Il est essentiel de répéter que les garçons, comme les filles, doivent être vaccinés de 11 à 19 ans, parfois 26 ans dans certains cas. Garçons comme filles, c’est indispensable ! L’objectif est d’éradiquer les cancers induits. En Australie et en Suède, où la vaccination contre le papillomavirus est plus présente, une réduction des cancers et des lésions précancéreuses a effectivement été observée.
Covid : pensez aux plus vulnérables
« Nous recevons toujours des hospitalisations covid ici au SMIT de Perpignan. Des cas graves demeurent. On sait que la vaccination protège contre les cas graves. Il faut donc continuer à vacciner les plus vulnérables : les personnes âgées, à partir de 65 ans, et les immunodéprimés. “Les plus fragiles doivent toujours être couverts par un rappel tous les six mois.”
Il n’y a pas que les médecins qui vaccinent
Depuis août 2023, les compétences en matière de vaccination ont été élargies en France. Objectif : lever les freins à la vaccination. Les médecins ne sont plus les seuls à pouvoir prescrire et administrer un vaccin. Désormais, les pharmaciens peuvent également prescrire et vacciner, tout comme les infirmiers ayant une formation spécifique et les sages-femmes.
