Le festival Biarritz Amérique Latine fête son million de spectateurs

Le festival Biarritz Amérique Latine fête son million de spectateurs
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Le festival Biarritz Amérique Latine revient du 21 au 27 septembre. D’où vient cet ancrage solide dans la ville ?

Biarritz a toujours eu la frustration d’avoir raté le Festival de Cannes. Il lui fallait un événement qui rende hommage au cinéma. Après la guerre, il y eut deux éditions, en 1949 et 1950, du Festival du Film Maudit. projeter les films refusés à Cannes, mais ça n’a pas marché. C’est surtout l’intervention de François-Régis Bastide, écrivain et diplomate né à Biarritz, auprès de Bernard Marie qui a tracé la voie vers l’Amérique latine. La diaspora y est présente et les élites culturelles et économiques du sous-continent séjournent l’été à l’hôtel du Palais. En 1991, Jean Cazenave et Xavier Darthuis ancrent l’événement dans la ville. Elle s’appelait « La Cita », ce qui signifie « la rencontre », terme que les abonnés les plus fidèles utilisent encore. Cela continue depuis et nous avons l’assurance du maire actuel, Maider Arosteguy, de l’attachement de la Ville au continent et au festival.

Comment calcule-t-on la fréquentation ?

Dans trente-trois ans, nous aurons reçu 1 million de spectateurs dans les salles de cinéma, grâce aux entrées payantes. Cela n’inclut pas les concerts, gratuits ou payants, ni les rencontres littéraires et académiques. Nous sommes le deuxième festival de Nouvelle-Aquitaine, après Pessac, en nombre d’écoles. Chaque année, 1 600 jeunes issus d’une quarantaine d’établissements y participent. On ne peut nier qu’il s’agit d’un cinéma de niche, peu connu des non-cinéphiles ou des amoureux de la culture latino-américaine, mais miraculeusement, il survit. Sans doute parce qu’il jouit, sur l’autre côte de l’Atlantique, d’une aura incroyable : nous avons chaque année des articles dans des journaux prestigieux. Quand on a un reportage dans l’équivalent du « Monde » au Costa Rica, c’est le nom de Biarritz qui est retenu. Nous avons aussi des abonnés fidèles qui viennent de loin : Suisses, Canadiens, Italiens et Espagnols bien sûr.

Concernant l’Espagne, en 2024 le BAL aura lieu du 21 au 27 septembre et Zinemaldia, du 20 au 28 à Saint-Sébastien. Le changement de dates à 2023 vous met en concurrence directe…

Nous le craignions, notamment lorsqu’ils ont renforcé leur section Amérique latine en 2018. Finalement, cela s’est avéré être un avantage pour nous. Nous ne sommes pas dans le même bateau : Saint-Sébastien est un festival de catégorie A, comme Cannes, La Mostra ou Locarno. Nous sommes beaucoup plus modestes et nous avons moins de moyens. En effet, cela nous permet d’avoir à Biarritz des réalisateurs ou des acteurs que nous n’aurions pas pu faire venir seuls. C’est le cas par exemple de Pablo Larrain, le réalisateur de « Jackie » ou « Maria », venu l’année dernière accompagner son premier film « Non », sur le référendum au Chili.

Comment préparez-vous la 33e édition ?

Du point de vue de notre organisation en amont, nous avons intégré dans l’organigramme des personnalités comme Santiago Amigorena, réalisateur argentin, complice de Cédric Klapisch dans « Le Péril Jeune » et également connu grâce à ses compagnes Julie Gayet puis Juliette Binoche. Maria de Medeiros, qui était membre du jury, devient présidente d’honneur du festival, et enfin, nous aurons à nos côtés le documentariste Nicolas Philibert, ours d’or à Berlin avec « Sur l’Adamant ». Ces relais sont importants pour l’aura du festival, à Paris et à l’international.

La situation mondiale en général et la situation économique en particulier compliquent-elles la situation ?

L’organisation du festival est bien rodée et nous nous sommes remis des aléas de la pandémie de Covid. Nous sommes dans la continuité de la ligne que nous avions fixée il y a deux ans lors de l’arrivée de Jean-Christophe Berjon. La programmation est devenue moins élitiste, plus générale. Après, l’Amérique latine est un pays de disparités sociales qui se reflètent nécessairement dans sa production culturelle. Et effectivement, la crise marque cette production. Malgré ce contexte, c’est un continent qui n’est pas soumis aux tensions guerrières d’autres régions du monde comme l’Asie ou le Moyen-Orient.

Avez-vous une idée du programme, des invités ?

Il est trop tôt pour proposer des noms ou des thèmes. D’une manière générale, nous souhaitons montrer l’actualité de ces pays. Il y aura des élections au Mexique en juin et la montée du populisme est au centre des inquiétudes, notamment en Argentine. Tout cela compte pour les intervenants et les invités, autant que les mille films que nous regarderons pour n’en retenir que 30 en sélection officielle.

 
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