l’hypnose, la méditation et la TCC prouvent leur valeur

l’hypnose, la méditation et la TCC prouvent leur valeur
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Si les traitements médicamenteux sont peu efficaces dans cette indication, les thérapies comportementales représentent une option intéressante. « Il est important d’informer les patients sur les traitements alternatifs et de les orienter vers ceux présentant les meilleures preuves d’efficacité »a souligné le Dr Pauline Jouet (Hôpital Louis Mourier, Colombes, AP-HP), lors de sa présentation.

L’hypnose en première ligne

Parmi les troubles digestifs fonctionnels, le SCI est le plus courant. En raison d’une hypersensibilité du côlon, liée ou non à un trouble de la motilité intestinale, elle se manifeste par des douleurs abdominales, de la constipation, de la diarrhée ou des ballonnements. Ce trouble, qui peut évoluer par épisodes, a souvent un impact important sur la qualité de vie du patient.

Première thérapie comportementale à avoir donné des résultats concluants dans cette indication : l’hypnose. Cette approche peut notamment contribuer à normaliser la sensibilité viscérale et semble avoir un effet sur les contractions intestinales, a expliqué le gastro-entérologue. « Cela a également un effet sur l’activation anormale du cerveau en réponse à une stimulation rectale douloureuse. »

L’hypnose, qui doit être adaptée en se concentrant sur le système digestif, est désormais recommandée pour cette indication. « Le patient est amené dans un état de conscience particulier entre l’éveil et le sommeil, qui augmente la réceptivité à la suggestion pour faciliter les changements thérapeutiques psychologiques et physiologiques. »

Son bénéfice a été principalement démontré dans une étude anglaise, qui a inclus plus de 1 000 patients souffrant d’un SCI réfractaire au traitement médical. Après trois mois de séances hebdomadaires d’hypnose, 76 % des patients ont constaté une amélioration des symptômes, notamment une réduction significative des douleurs et des ballonnements.

Encourager la pratique de l’autohypnose

Ces patients ont également signalé une amélioration de leur qualité de vie. En plus de favoriser un meilleur transit, l’étude montre que l’hypnose peut avoir un effet bénéfique sur l’anxiété et les troubles du sommeil. Les effets qui peuvent être entretenus à long terme par la pratique de l’auto-hypnose, ont entre-temps suggéré d’autres études.

Outre le SCI, l’hypnose s’est également révélée efficace dans le traitement de la dyspepsie, un trouble digestif caractérisé par des douleurs chroniques et un inconfort à l’estomac. Une petite étude randomisée a notamment rapporté une plus grande réduction des symptômes chez les patients traités par hypnose par rapport à ceux traités par médicaments.

Concernant les modalités, le traitement par hypnose peut être réalisé en séances individuelles ou en groupe, en présentiel ou à distance par visioconférence. Le praticien doit être formé à cette approche en la focalisant sur les troubles digestifs. La séance dure entre 30 et 60 minutes et coûte environ 50 euros.

Les études ont évalué l’effet de 6 à 12 séances espacées d’une à deux semaines. Compte tenu du coût et du nombre limité de praticiens formés, “il est conseillé de suivre d’abord quelques séances pour vérifier s’il y a une amélioration puis d’inciter les patients à pratiquer l’autohypnose pour tenter de reproduire la sensation de bien-être”a souligné le Dr Jouët.

Pour trouver un spécialiste spécialement formé à ces troubles, l’Association des patients souffrant du syndrome du côlon irritable (APSSII) met à disposition son réseau de praticiens en hypnose, via son site Internet, a rappelé le gastro-entérologue. Il peut donner accès à des séances individuelles ou collectives (présentielles ou visio).

TCC pour gérer l’anxiété

Autre thérapie à recommander : la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) qui donne de bons résultats dans la gestion de l’anxiété et du stress déclenchés par les symptômes du SCI. « L’idée est de corriger les réactions inadaptées qui surviennent en réponse au stress. »

Réalisées par un psychologue, un psychiatre, ou encore un gastro-entérologue spécialement formé, les séances visent à expliquer au patient “l’impact de l’anxiété sur les symptômes” et leur donner les outils pour contrôler le stress, notamment en cas de poussées douloureuses.

Une étude japonaise a récemment montré son bénéfice chez plus d’une centaine de patients atteints du SCI modéré à sévère et réfractaires au traitement médical. Ils ont été randomisés pour suivre, en plus du traitement standard, des séances hebdomadaires de TCC de 90 minutes pendant dix semaines ou pour être inscrits sur une liste d’attente (groupe témoin).

À 13 semaines, les patients traités par TCC présentaient une réduction du score de gravité des symptômes du SCI (Score de gravité des symptômes du SCI) de 115,8 points contre 29,7 points dans le groupe témoin. Concernant le score évaluant la qualité de vie (IBS-QOL), il a été réduit respectivement de 20,1 points contre 0,2 point. Les prestations sont maintenues à 27 semaines.

Une méta-analyse de neuf essais contrôlés randomisés portant sur un total de 610 patients a confirmé l’efficacité des séances de TCC dans la prise en charge du SCI.

Les résultats montrent une réduction des symptômes de 40% par rapport au groupe témoin (RR = 0,60 [0,44-0,83]). Selon l’analyse, “Quatre patients doivent être traités par TCC pour obtenir une amélioration significative chez un patient », précise le Dr Jouët.

Prendre du recul grâce à la méditation

La méditation de pleine conscience s’est également révélée efficace dans cette indication. « La pratique de la méditation consiste à se concentrer sur le moment présent et à prendre du recul par rapport à ses sentiments et à ses pensées. » L’objectif est de mettre en place des stratégies d’adaptation aux symptômes pour atténuer leurs effets.

Les séances consistent également à fournir aux patients les outils nécessaires pour mettre en œuvre une pratique régulière de la méditation. Une étude récente a rapporté une réduction des symptômes et en particulier de l’anxiété liée à la maladie chez 76 % des patients atteints du syndrome de l’intestin irritable après six mois de séances de méditation quotidiennes.

Composé de huit séances collectives de 2 heures par semaine associées à une pratique individuelle quotidienne, le cours de méditation MBSR (Réduction du stress basée sur la pleine conscience) reste cependant cher. Pour éviter de dépenser près de 500 euros, le praticien recommande de se tourner vers des applications mobiles moins chères, voire gratuites.

Cet article a été initialement publié sur Medscape.fr.

 
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