Propos lesbophobes, coups, insultes… une projection Bifff dégénère à Bruxelles

Propos lesbophobes, coups, insultes… une projection Bifff dégénère à Bruxelles
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LLe Festival international du film fantastique de Bruxelles se tient depuis le 9 avril à Brussels Expo, et se poursuivra jusqu’au 21 avril. Samedi soir, la projection du film « Love Lies Bleeding » a été perturbée et a dû être interrompue.

Selon plusieurs témoignages retrouvés sur les réseaux sociaux, des personnes homophobes se seraient glissées dans le public, même si le film met en scène deux femmes en couple. Un groupe d’une cinquantaine de lesbiennes était présent, et a regretté l’attitude des « mecs homophobes » qui « s’amusaient à crier à chaque seconde des commentaires grossiers (sur) les lesbiennes » et « criaient aux gouines de se taire quand elles se plaignent ».

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Témoignage d’un spectateur

Sur celles dont on aurait cru qu’elles allaient voir un film lesbien. Et très vite, lors de la présentation du générique du festival, on a senti que l’ambiance n’était pas celle qu’on avait imaginée : des cris dans la salle, beaucoup, très fort. Le film a commencé et la salle n’était pas silencieuse (…). Dans chaque plan, des voix (masculines) criaient des commentaires effrayants et sales, au mieux pas drôles. La salle a applaudi une scène de viol, la salle a ri lorsqu’un homme a crié « elle aime cette bite » pendant que des lesbiennes s’embrassaient à l’écran ; la salle poussait des cris de dégoût, pendant que des gouines baisaient sur l’écran. (…) La salle criait « tais-toi, putain » quand on demandait le silence. Des coups de feu ont été tirés, nous nous sommes séparés ou nous avons crié ou frappé aussi. Et puis nous nous sommes levés et nous nous sommes cassés.

Suite à cela, le groupe de femmes a tenté d’interrompre la projection : « Nous avons essayé d’arrêter le film, nous avons montré notre colère, nous n’avons pas pu dialoguer avec une organisation qui ne nous a pas entendu, qui a défendu encore et toujours l’ADN du BIFFF. ‘. Un agent de sécurité a menacé physiquement l’un de nous. Ils ont appelé les flics qui sont venus avec leurs chiens. (…) Il n’y a pas eu de débordement, on a fini par repartir, toujours en tremblant.»

Le Bifff réagit

Du côté du Bifff, le porte-parole Jonathan Lenaerts tempère auprès de nos confrères de Sudinfo : « Nous avons voulu innover cette année en programmant un film queer mais toujours dans la veine fantastique. Nous avons remarqué qu’en plus de notre public habituel du BIFFF, nous accueillons des personnes qui venaient au festival pour la première fois. Il y a eu quelques blagues pendant le film. Mais contrairement à ce qui est rapporté, il n’y a pas de scène de viol dans le film mais du sexe. Une altercation s’est produite entre un groupe d’une cinquantaine de personnes et cinq autres spectateurs. Ils échangèrent des gifles. Nous ne tolérons bien sûr aucun commentaire ou violence sexiste. Notre équipe est intervenue pour calmer le jeu. Le groupe a quitté la salle. Dehors, ils sont restés pour demander l’interruption du film, puis ont tenté de rentrer dans la pièce. Plusieurs membres du personnel ont également été battus. Pour assurer la sécurité de tous, notamment des spectateurs restés dans la salle, nous avons appelé la police. Les gens sont restés à l’extérieur de la salle jusqu’à la fin du film, vers 22 heures. Ils ont insulté et hué les personnes qui sortaient de la salle. Nos spectateurs, qui viennent régulièrement au BIFFF, ont été choqués, stupéfaits d’avoir subi un tel traitement.

L’organisation regrette les faits et appelle au dialogue.

 
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