Un lieu, une histoire. A Ville-aux-Clercs dans le Loir-et-Cher, le Château de la Gaudinière a connu plusieurs destins

Un lieu, une histoire. A Ville-aux-Clercs dans le Loir-et-Cher, le Château de la Gaudinière a connu plusieurs destins
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A La Ville-aux-Clercs, à deux pas de Vendôme, le Château de La Gaudinière reste, malgré sa disparition, une véritable institution évoquant les splendeurs d’antan.

Dans la seconde moitié du 19e siècle, Augustin Marie Stanislas de La Rochefoucauld, duc de Doudeauville, fit construire en quatre ans seulement, sur l’ancien pavillon de chasse de son grand-père le duc de Luynes, un somptueux château Renaissance comprenant trois étages et greniers, avec deux ailes de dépendances et d’écuries bordant une cour d’honneur d’une centaine de mètres de long ainsi qu’une chapelle et de nombreux pavillons sur l’immense propriété. Le tout lui a coûté deux millions de francs-or.

Mais ce royaume ne résistera pas à l’épreuve du temps. À la mort du duc en 1887, ses deux fils avaient déjà disparu. Sa veuve, Marie de Colbert-Chabanais, simple usufruitière, y resta jusqu’à sa mort en 1917. La famille, alliée à Sixte de Bourbon-Parme, avait des ambitions royales et le domaine fut sacrifié sur l’autel de la longue procédure. dit Chambord. Le domaine est vendu par lots.

Cent cinquante orphelins accueillis en 1924

C’est là que prend forme une deuxième histoire, tout aussi romantique que la première. Le génocide arménien de 1915 a jeté des milliers d’orphelins sur les routes. Mihran Karagheusian, après avoir fait fortune à New York, passe à l’action. ” À la mémoire d’un fils prématurément arraché à l’affection de ses parents (le centre d’accueil) porte, selon lui, le titre de Howard Karagheusian Home », est-il détaillé, cinq ans plus tard dans le journal La maison.

L’industriel acquiert le château et son mobilier ainsi que quatre-vingts hectares de bois pour héberger quelque cent cinquante orphelins arméniens à partir d’octobre 1924. » Ces orphelins reçoivent une instruction pratique, participant aux multiples tâches nécessaires à l’entretien du château : l’installation électrique, le chauffage central, la scierie mécanique, la pompe d’alimentation en eau, le jardin et le potager, le poulailler, le clapier, les ruches, la porcherie. , etc. Une trentaine d’étudiants, titulaires de leur certificat d’études, reçoivent une formation professionnelle dans des ateliers spéciaux pour devenir menuisiers, tailleurs et cordonniers. » Par ailleurs, l’établissement a adopté dix enfants français dont la mission est de faciliter la pratique du français.

Porté des meilleures intentions, le principe de cette intégration forcée a eu du mal à être véritablement adopté. Mais c’est le terrible incendie qui ravagea le château en 1934 qui mit un terme à l’aventure.

Descendants en quête de mémoire

Les descendants de ces orphelins tentent de retrouver le fil de cette tumultueuse aventure.

Ainsi, pour Thomas, il s’agit de la recherche de traces de la présence de son arrière-grand-père, Hovhanes Minassian vers 1926.

Pour Xavier, « Au départ, une collection retrouvée lors d’un déménagement, à la mort de mes grands-parents : le récit d’une aventure extraordinaire, la création et le transfert d’un orphelinat pour jeunes garçons arméniens d’Istanbul à Vendôme où vivait mon grand-père. » L’un en fait une quête quasi existentielle, l’autre une pièce de théâtre qui ne l’est pas moins.

A quelques semaines du centenaire de l’ouverture du Foyer Howard Karagheusian au Château de La Gaudinière, actuellement le seul sur scène au Studio Hébertot à Paris, met en lumière des faits historiques et le quotidien de ces jeunes déracinés.

A La Ville-aux-Clercs, aujourd’hui, le souvenir ne s’éteint pas non plus, avec l’espoir de jouer sur place, la pièce L’arche et le châteaunotamment à l’occasion du centième anniversaire.

« L’Arche et le Château », pièce de et avec Xavier Kutalian, les lundis et mardis à 19h jusqu’au 16 avril au Studio Hébertot, 78 bis boulevard des Batignolles (17e) Paris.

 
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