« Vivre la pente – .

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P.plus d’un an après le lancement de son projet culturel – ses axes et orientations ont été votés en février 2023 – la Communauté Pays Basque monte en puissance du côté des arts visuels avec le lancement d’une exposition itinérante à Bayonne, Irissarry et Mauléon. Pour incarner l’initiative, l’Agglo a choisi le travail du plasticien Zigor qui, selon Jean-René Etchegaray, président de la communauté, coche toutes les cases : « S’il y a un artiste qui ne fait qu’un avec le territoire, c’est bien lui.”

À ses débuts, le projet culturel du CAPB s’est concentré sur le street art en soutenant le festival Points de vue. Elle change de braquet en consacrant une personnalité locale « aux œuvres majeures » du domaine artistique basque.

À cet égard, Kepa Akixo, dit Zigor, est une référence. On connaît le sculpteur, avec, entre autres, ses œuvres monumentales comme « Txoria » à Anglet ou la fontaine « Urkulu » à Biarritz. Le parcours de l’homme, né en 1947 à Aretxabaleta, Guispuzcoa, est également nourri de photographies, de peintures et de poèmes.

De ses dernières pérégrinations est née toute une réflexion artistique autour du paysage, évidemment d’ici. Le relief des montagnes basques est Source d’inspiration, voire d’introspection. Un ensemble d’images en noir et blanc retrace cette destination contemplative, dont le livre « Vivre la pente », publié aux Éditions Cairn en 2023, le résume.

C’est le point de départ de l’exposition itinérante du même nom qui s’ouvrira le 3 mai à Didam à Bayonne, passera par Ospitalea à Irisarry, et se terminera à Agerria à Mauléon en novembre prochain (lire par ailleurs).

Langue, pays et activisme

En valorisant dans sa programmation une personnalité ancrée dans l’histoire de l’art local – Jean-René Etchegaray place Zigor dans la lignée du groupe Gaur dont le dernier membre José Antonio Sistiaga est décédé en juin 2023 – la commande publique a le mérite de rappeler que le peuple basque Le pays a des talents sur lesquels miser (1).

Dans un autre registre, outre la référence esthétique, c’est aussi la figure engagée de l’artiste « pour sa langue, son pays, comme en témoignent des années d’activisme », qui a été mise en avant lors de la présentation officielle, vendredi 12 avril au CAPB. siège social à Bayonne.


Zigor à propos du basque : « Les gens ont l’impression que nous parlons cette langue de manière militante. C’est vrai et c’est faux. Cela est vrai parce que le contexte nous y oblige ; ce n’est pas bien, car nous parlons dans notre langue maternelle.»

Émilie Drouinaud/SO

A cette occasion, Zigor a livré une tribune en faveur du basque : « Les gens ont l’impression que nous parlons cette langue de manière activiste. C’est vrai et c’est faux. Cela est vrai parce que le contexte nous y oblige ; C’est faux, car nous parlons dans notre langue maternelle », a-t-il souligné. « Une langue est ce qui nous habite, et c’est avec cette langue que nous construisons le monde. Tout ce qui a été fait ici a été fait parce que nous pensons en basque. »

De la langue à la pente, Antton Curutcharry, vice-président en charge de la culture et de la politique linguistique – et initiateur du projet – a fait le lien : « L’Euskara, notre bien commun, est sur une pente que certains pourraient croire glissante, loin d’être le sommet, mais je sais que vous nous aidez à avancer », a-t-il déclaré à l’artiste.

(1) Sont également partenaires le Conseil Départemental des Pyrénées-Atlantiques, les Villes de Bayonne et de Mauléon.

Une exposition en trois parties

Le cycle d’expositions « Vivre la pente – Malda bizi » de Zigor a été conçu pour trois lieux en trois étapes. Il débutera à Didam à Bayonne le 3 mai. Ici, le départ sera donné depuis le point bas de la pente, avec « une introduction placée sous le signe de l’impermanence des éléments, des clairs-obscurs éphémères et des paysages éphémères ». Un temps fort sera organisé pour la Nuit européenne des musées, les 18 et 19 mai. Clôture de l’exposition, le 16 juin.
Du 6 juillet au 12 octobre, le Centre départemental d’éducation au patrimoine, Ospitalea à Irisarry, accueillera la deuxième partie. L’artiste vous invitera à une « rencontre esthétique, physique et sensible avec la pente », avec la découverte de la palette polymorphe de son œuvre déclinée entre photographies, textes, dessins et sculptures. Un cycle de rencontres avec le public, comprenant des échanges avec ceux qui expérimentent la pente, sera associé à l’exposition. Le 2 août, une rencontre sera organisée autour de la sensibilisation à la montagne.
Troisième volet, enfin, au domaine Aguerria à Mauléon : du 8 novembre au 5 janvier 2025, une chapelle attenante à l’ancien monastère sera aménagée pour le dernier cycle de « Vivre la pente », avec une approche plus spirituelle qui révélera « des pentes transfigurées par les jeux de lumières » et « la dimension mystique des paysages qu’elles façonnent ». Là encore, des thématiques seront développées autour des invités (histoire du mégalithisme au Pays Basque, architecture des dolmens, etc.)

 
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