Le régime Kadyrov, au pouvoir en Tchétchénie, va censurer les mélodies dont le tempo se situe en dehors de 80 à 116 battements par minute. Une mesure inédite qui vise à éliminer les musiques « décadentes », selon le pouvoir.
Exit certaines chansons de Mylène Farmer, Taylor Swift et les chants traditionnels des femmes du Caucase du Nord en Tchétchénie.
Dans cette république du Caucase sous administration russe, le régime du président Ramzan Kadyrov a décidé d’interdire la musique dont le tempo est jugé « trop rapide » ou « trop lent ». Ou des chansons avec un tempo en dehors de la plage de 80 à 116 bpm (battements par minute). Les artistes ont jusqu’au 1er juin pour réécrire leurs chansons qui ne répondent pas aux critères.
Cette décision a été annoncée le 5 avril par le ministre de la Culture cité par l’agence de presse russe Tass.
Une musique jugée « décadente »
Le président Kadyrov considère la musique occidentale, notamment la musique électronique, comme décadente et souhaite protéger la culture musicale tchétchène. De nombreux styles musicaux allant de la pop à la techno seront ainsi interdits.
Il est inacceptable d’emprunter la culture musicale d’autres peuples
Cette censure musicale suscite des inquiétudes quant à la liberté d’expression et à la diversité culturelle en Tchétchénie.
La décision vise indirectement les communautés homosexuelles et LGBT, très actives et représentées dans les sphères musicales ciblées, et déjà victimes d’une des pires répressions sous le régime actuel.
>> Lisez à ce sujet : Une plainte contre le « génocide » des homosexuels tchétchènes a été déposée
Ironiquement, l’hymne russe (71 bpm) est trop lent selon la nouvelle directive. Ce n’est pas tout : l’hymne tchétchène, composé par Kadyrov lui-même, ne passe pas non plus la barre avec 78 bpm.
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Sujet radio : Yves Zahno
Adaptation web : biche
