les autorités sanitaires mettent en garde contre une mauvaise utilisation

les autorités sanitaires mettent en garde contre une mauvaise utilisation
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Le tramadol fait l’objet d’un usage abusif en France, a alerté ce jeudi l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). “L’enquête d’addictovigilance sur le tramadol montre la persistance de signalements d’abus et de dépendance dans des contextes de mésusage ou de mésusage”, rapporte-t-elle dans un communiqué.

Cinq millions de consommateurs par an

Principal traitement de la famille des opioïdes, le tramadol est généralement utilisé pour traiter les douleurs sévères, comme les douleurs lombaires, et est largement consommé en France.

« C’est un médicament qui a probablement plus d’effets secondaires que les autres opioïdes, et qui est donc plus prescrit. On estime qu’environ cinq millions de personnes en prennent chaque année », précise Nicolas Authier, pharmacologue et président de la fondation Analgesia.

Une augmentation de la dépendance et des complications

Le tramadol comporte en effet un risque élevé d’effets secondaires et de dépendance en cas d’abus, tant dans le temps que dans le dosage. « Comme pour les autres opioïdes comme la morphine ou la codéine, le risque principal est une altération de la vigilance, une dépression respiratoire pouvant aller jusqu’à un arrêt respiratoire, pouvant entraîner la mort », explique Nicolas Authier.

L’ANSM a ainsi constaté une augmentation de ces complications liées à des surdosages ou à une mauvaise utilisation de cet antidouleur. « En 2022, nous avons eu 222 déclarations d’addictovigilance, contre 215 en 2020 alors que dans le même temps, les ventes diminuaient de 4 %. Parmi ces 222 cas, 116 ont été considérés comme graves comme des patients ayant fait une overdose, ayant développé une addiction, ou encore des convulsions. Et sept patients sont décédés», explique Philippe Vella, directeur médical de l’ANSM.

Non conçu « pour traiter l’anxiété ou l’insomnie »

« Son utilisation est peut-être trop banalisée, alors que ce médicament n’est réservé qu’aux douleurs modérées à sévères, rappelle le médecin, et jamais à traiter l’anxiété ou l’insomnie. »

Les opioïdes, prescrits et consommés de manière largement incontrôlée aux États-Unis, y ont provoqué une crise sanitaire massive au cours des dernières décennies, notamment avec le fentanyl. En France, la situation est sans commune mesure. Mais de nombreux professionnels de santé s’inquiètent également d’une augmentation des cas de mésusage du tramadol comme sédatif.

Boîtes de 10 à 15 comprimés

Pour maîtriser le risque de dépendance, l’ANSM a pris plusieurs mesures. Depuis 2020 par exemple, une prescription de tramadol ne peut durer que 12 semaines, contre un an auparavant. L’agence a également annoncé jeudi avoir demandé il y a un an aux fabricants de tramadol de produire des boîtes plus petites : 10 à 15 comprimés ou gélules.

« Donner la possibilité aux pharmaciens de vendre des boîtes contenant juste ce dont les patients ont besoin permet de limiter le risque d’usage prolongé, donc de dépendance, mais aussi de réduire le stockage à domicile et la possibilité que des proches à qui il n’a pas été prescrit prennent du tramadol. et sont exposés à des risques de surdosage », explique Philippe Vella.

L’ANSM souligne que des boîtes de 30 comprimés continueront d’exister. En effet, il ne s’agit pas de supprimer totalement le tramadol des prescriptions médicales et d’empêcher les patients qui en ont besoin d’en consommer. « La majorité des gens qui prennent du tramadol n’ont aucun problème », rassure Nicolas Authier. Cela reste important pour traiter les douleurs intenses. Il ne faut pas seulement être dans la restriction, mais dans l’éducation auprès des médecins pour améliorer la prescription et auprès des patients pour de meilleurs usages. »

Bons usages du tramadol

Dans son alerte lancée ce jeudi, l’ANSM a rappelé la conduite à tenir pour les patients à qui l’on prescrit du tramadol. Elle appelle à respecter « la dose et le nombre de prises indiqués sur l’ordonnance, ainsi que l’intervalle entre les prises et la durée du traitement ». Il indique également qu’il ne faut pas arrêter brutalement le traitement par tramadol, ce qui pourrait entraîner des complications (anxiété, tremblements, insomnie…) liées au sevrage.

Comme beaucoup de médicaments, le tramadol doit être conservé dans un endroit fermé et inaccessible aux enfants. « S’il reste des comprimés dont nous n’avons plus besoin, il faut les rapporter à la pharmacie et ne jamais les proposer à notre entourage », insiste Philippe Vella.

 
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