trop peu de patients bénéficient d’un syndrome coronarien aigu

trop peu de patients bénéficient d’un syndrome coronarien aigu
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Santé publique France constate que trop peu de personnes bénéficient d’une rééducation cardiaque après un syndrome coronarien aigu (SCA) : en 2019, sur 134 846 patients atteints de SCA, seuls 22 % ont été admis dans les six mois suivant l’événement aigu. Des taux d’admission insuffisants, mais aussi des inégalités, notamment en étant une femme ou selon la région de résidence.

Suivre une rééducation cardiaque, pour quoi faire ?

Chaque année en France, environ 150 000 personnes en moyenne sont hospitalisées pour syndrome coronarien aigu (SCA). Ce terme médical fait référence à une situation dans laquelle l’apport sanguin au muscle cardiaque (myocarde) est soudainement réduit ou interrompu. Cela se produit généralement en raison d’un blocage partiel ou complet des artères coronaires, qui irriguent le cœur en sang. Si l’on parle de syndrome coronarien aigu au lieu de crise cardiaque, c’est parce qu’il existe plusieurs formes de SCA, dont l’angor instable et l’infarctus du myocarde. La première est une forme de douleur thoracique qui survient lorsqu’une artère coronaire est partiellement bloquée, tandis que l’infarctus du myocarde survient lorsqu’une artère coronaire est complètement bloquée, entraînant des lésions du muscle cardiaque en raison d’un manque d’oxygène. Il s’agit d’urgences médicales qui, si elles ne sont pas traitées, peuvent entraîner une crise cardiaque étendue ou une insuffisance cardiaque. En complément des mesures médico-diététiques et thérapeutiques, la Société française de cardiologie et toutes les recommandations européennes et internationales recommandent de suivre une rééducation cardiaque par l’effort après un SCA. En effet, les preuves scientifiques sont très solides sur le sujet, sur la réduction des conséquences (insuffisance cardiaque, récidive d’infarctus, etc.) mais aussi sur les décès suite à un SCA. Les bénéfices sont également prouvés sur les capacités fonctionnelles et la qualité de vie des patients. Par conséquent, dès que possible après un SCA, dans les semaines suivantes, les patients doivent subir une rééducation cardiaque. C’est une période nécessaire pour repenser son mode de vie lorsque survient une maladie cardiaque. Il comprend des séances de rééducation physique, une éducation thérapeutique sur les habitudes de vie (alimentation équilibrée, perte de poids si nécessaire, activité physique intégrée à la vie quotidienne, sédentarité limitée, hygiène du sommeil, etc.), sur le traitement des pathologies cardiovasculaires, ainsi que sur l’importance de bonne observance du traitement.

À peine un quart des patients bénéficient d’une rééducation cardiaque

Cependant, même si les taux d’admission ont augmenté de 40 % entre 2009 et 2019, passant de 15,9 % à 22,3 %, la rééducation cardiaque reste encore largement sous-utilisée en France. Sans surprise, les admissions se sont effondrées pendant la période « Covid-19 » (-19,4% par rapport à 2020). Par ailleurs, les inégalités, présentes depuis des décennies (le BEH le soulignait déjà en 2014), ne varient pas : les personnes de plus de 65 ans, les femmes, les personnes souffrant de comorbidités (diabète, insuffisance respiratoire, antécédents cardiovasculaires, etc.), celles des milieux inférieurs les milieux socio-économiques sont moins susceptibles d’être admis en réadaptation cardiaque. Les variations régionales sont également importantes. Par exemple, les taux d’admission dépassent les 30 % en Centre-Val de Loire et en Nouvelle-Aquitaine, alors qu’ils sont inférieurs à 20 % dans les départements et régions d’outre-mer (3,4 % en Martinique), ainsi que dans les Hauts-de-France, Pays de la Loire et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

– 20% de chances de subir une rééducation cardiaque si vous êtes une femme

Les femmes ont 20 % moins de chances de bénéficier d’une réadaptation cardiaque, quelles que soient leurs caractéristiques sociodémographiques et médicales. Ceci s’explique, selon les auteurs et des études antérieures, par une moindre prescription de cette intervention chez les femmes. De plus, les femmes rencontrent davantage de barrières psychosociales, ce qui conduit à davantage de refus de leur part de suivre ces séjours de rééducation cardiaque (responsabilités familiales, manque de soutien social, niveau d’éducation inférieur, peur de l’exercice physique, etc.).

Rééducation cardiaque, en journée ou en cours

Plus de la moitié des séjours de rééducation cardiaque sont réalisés en ambulatoire (la personne rentre chez elle le soir et revient à l’hôpital le lendemain), principalement chez les moins de 65 ans et les femmes. En moyenne, ces séjours duraient 20 jours. Le délai médian entre la sortie de l’hôpital et l’admission en réadaptation cardiaque était de 32 jours et variait selon la région. Pour en savoir plus : le site de la Fédération Française de CardiologieBEH du 9 avril 2024/ Grave C, Gabet A, Iliou MC, Cinaud A, Tuppin P, Blacher J, et al. Evolution temporelle des admissions en rééducation cardiaque après un syndrome coronarien aigu en France de 2009 à 2021 : Disparités persistantes de sexe, d’âge et sociales. Arc Cardiovasc Dis. 2024;S1875-2136(24)00023-8.

 
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