« À l’Orange bleue », un souffle d’humanité avec la réalisatrice vannaise Bettina Clasen

« À l’Orange bleue », un souffle d’humanité avec la réalisatrice vannaise Bettina Clasen
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« Mais je suis un peu nerveux. Cela fait deux ans de ma vie…», glisse Bettina Clasen devant le cinéma La Garenne à Vannes. Ce vendredi 12 avril, l’artiste allemand y présentera pour la première fois un documentaire. Son dernier né.

« La Garenne et le Festival du cinéma européen m’ont fait choisir Vannes comme port d’attache », raconte le réalisateur. « J’avais ma carte de cinéphile avant de signer le bail de mon appartement ! » Ce vendredi, c’est la boucle qui est bouclée.

Gardez une trace

Ce film au long cours est aussi un retour aux sources. « Quand je suis arrivée à Paris en 1981, ma première amie était Katherine Hamon, musicienne et peintre. C’est elle qui m’a fait découvrir le Blue Orange de Christine et Pascal. Les amis de son amie sont devenus ses amis. Dans l’ancienne ferme de la grand-mère de Christine, Bettina a projeté un documentaire sur le Mali pendant le Mois du Doc. Et puis après le Covid, « ils ont proposé de faire un film pour garder la trace. »

Comment rendre compte de la richesse des gens ?

“C’est le portrait d’un lieu, une aventure de l’humanité.” À des années lumières d’un reportage, Bettina Clasen avance à petits pas. Se fondant dans le décor, elle laisse venir à elle les mots importants, gardant soigneusement les petites choses que sont les messages vocaux. “Je suis une glaneuse comme Agnès Varda.” Elle regarde simplement la vie. Les deux hôtes bien sûr, mais aussi les enfants et adolescents, suivis par la protection de l’enfance, qu’ils accueillent. « Comment rendre compte de la richesse des gens ? J’étais très intimidé à l’idée de faire ce film. Il a été écrit pendant le tournage et avec la complicité de la monteuse Fanny Brancourt », raconte Bettina.

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Christine Gobin-Delpierre et Pascal Delpierre-Gobin, les complices de Bleu Orange. (Photo Bettina Clasen)

La musique ne pouvait évidemment être que de Katherine. “Comme lors de notre rencontre, elle chantait, improvisait au piano et à l’ektara, cet instrument indien à une corde.” Comme le ruisseau voisin, cette improvisation embarque le spectateur. « Kathy était déjà fragile. Un mois plus tard, elle nous a quittés. La trace, même imparfaite, est là.

Une imperfection assumée

Aussi libre que ses interlocuteurs, Bettina s’est aussi affranchie des formats. « À l’Orange Bleue », qui doit son nom au poème de Paul Eluard, dépasse les 52 minutes imposées par la télévision. Pour rendre compte de toute cette attention portée aux autres et aux choses, ces minutes supplémentaires étaient nécessaires. “J’espère que cela sera diffusé dans les festivals, à la télévision locale.” Elle assume des moyens simples, une certaine forme de spontanéité. « Je ne crois pas vraiment à la perfection », conclut-elle. Un rapport au monde qui la rapproche de Christine et Pascal et qui laisse place au spectateur et à son imaginaire.

Pratique

« À l’Orange bleue », film de Bettina Clasen, vendredi 12 avril à 20h à La Garenne. Durée : 1 heure. Tarif unique : 5 €. Discussion avec le réalisateur après la projection.

 
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