Ces dernières années, les microalgues vertes ont suscité un intérêt majeur dans divers secteurs industriels et environnementaux. Leurs avantages sont nombreux : ils constituent une ressource prometteuse et durable pour la production de biocarburants et fournissent des macronutriments bénéfiques pour l’alimentation, la pharmacie ou encore les cosmétiques. D’un point de vue environnemental, les microalgues accumulent de nombreux polluants, ce qui en fait des substrats intéressants pour la bioremédiation mais aussi des acteurs clés du transfert de contaminants dans les chaînes alimentaires dont elles sont le maillon initial.
Des scientifiques du CNRS Terre & Univers (voir encadré) ont révélé les propriétés physico-chimiques de surface des microalgues qui sont à l’origine de leur stabilité colloïdale, c’est-à-dire leur capacité à interagir en milieu aqueux et à former des agrégats cellulaires nécessaires à leur récolte. . Les propriétés mises en avant sont également importantes pour comprendre les interactions entre microalgues et contaminants.
L’étude montre que la surface des microalgues Chlorelle vulgaris est chargé négativement et est perméable aux ions et aux flux. Aussi, la spatialisation des charges électrostatiques dans la couche périphérique de ces cellules est intrinsèquement fonction des propriétés de pH et de salinité de la phase aqueuse dans laquelle elles évoluent. Les variations de l’acidité du milieu permettent ainsi de moduler les apports électrostatiques, hydrophobes et ponts hydrogène des interactions entre microalgues. Enfin, l’étude révèle le rôle important joué par certains processus physiologiques à l’œuvre dans ces organismes photosynthétiques sur leurs propriétés de surface.
Ces résultats apportent de nouveaux éclairages sur la physicochimie de ces systèmes cellulaires complexes et ouvrent des perspectives très prometteuses pour le contrôle et l’optimisation des conditions qui favoriseraient l’exploitation industrielle à grande échelle de cette bioressource.
