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Sur Facebook et Twitter, les publications sponsorisées redirigent vers des sites d’investissement en ligne, grâce à des montages photos de célébrités. Sur l’une d’elles, la journaliste réputée pour sa rigueur et son sérieux, Elise Lucet, un gage d’authenticité qui a convaincu de nombreuses victimes. L’une d’elles raconte avoir perdu 90 000 € avec cette arnaque.
Tout a commencé en mars 2023. Alors qu’elle s’ennuyait sur Facebook, Marie est tombée sur une publicité, raconte l’AFP. Une célébrité, “Bernard Arnault, Elon Musk ou Léa Salamé, je ne sais plus”, vante une plateforme de trading permettant de “gagner beaucoup d’argent”. En quelques minutes, elle s’est dite convaincue par le site montrant Elise Lucet, elle s’est inscrite et le piège s’est alors refermé sur elle.
Une certaine Rachel Pinto la contacte alors pour lui expliquer comment placer son argent. Au bout d’une semaine, Rachel lui propose « un deal fabuleux », entre 4 000 et 5 000 euros, mais il faut mettre « 20 000 ». Devant les réticences de Marie, le conseiller lui avance l’argent et, quelques heures plus tard : « Boum, 4 600 euros tombent sur mon compte de trading », auquel elle n’a pas accès.
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Ce premier gain enivre le quinquagénaire, qui multiplie alors les transactions. Son capital s’élève à 90 000 €, problème, elle n’en verra jamais la couleur. Comme elle, de nombreuses personnes se sont laissées berner par ces fausses plateformes utilisant les images de célébrités.
Pertes records et discours complotistes
Me Jocelyn Ziegler confie à l’AFP avoir reçu « 600 dossiers » depuis 2023, avec un préjudice moyen approchant les 120 000 euros. « Il y a tous les profils, du smic jusqu’à l’homme d’affaires », assure l’avocat. La plus grosse perte, au détriment d’un chef d’entreprise, culmine à 6 millions d’euros.
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Face à la multiplication de ces fausses plateformes dont les adresses web mutent sans cesse, l’Autorité des marchés financiers (AMF), chargée notamment de la protection des épargnants, a durci sa politique. « Lorsque nous détectons un site frauduleux, nous menons une enquête contradictoire. Sans réponse sous 7 jours – contre vingt auparavant – l’AMF le place sur sa liste noire », assure Claire Castanet, directrice des relations avec les épargnants.
Mais le travail est sans fin et les discours des tribunes sont souvent très complotistes. «Il y a tout un discours autour de ceux qui savent s’enrichir, les juges, les banquiers, les politiques… et le reste de la population laissée dans l’ignorance», souligne Me Jocelyn Ziegler. Un discours qui séduit de plus en plus…
