Très en vogue ces dernières années, le jeûne intermittent consiste en une alternance de phases de non-alimentation et de périodes de prise alimentaire. Cette méthode est intéressante dans le cadre d’une perte de poids, mais elle permettrait également de mieux traiter le glucose et de limiter le déclin de la fonction intestinale lié à l’âge, selon une récente étude américaine.
Le jeûne intermittent permettrait un meilleur contrôle de la glycémie
Au fil du temps, la morphologie de l’intestin grêle des mammifères subit des changements dommageables, qui nuisent à sa capacité à absorber les nutriments et à maintenir sa structure. Dans cette recherche, des scientifiques de l’Arizona College of Osteopathic Medicine de la Midwestern University (États-Unis) se sont concentrés sur le jéjunum, une partie de l’intestin grêle qui participe à l’absorption des nutriments. Ils se sont intéressés aux effets du jeûne intermittent pour ralentir ce vieillissement naturel et redonner au jéjunum une version « plus jeune » de lui-même. Ces travaux ont été présentés lors de l’American Physiology Summit, la réunion annuelle de l’American Physiological Society (APS), qui s’est tenue à Long Beach, en Californie.
Pour les besoins de l’étude, les chercheurs ont utilisé des souris génétiquement modifiées pour accélérer leur vieillissement. Certains rongeurs avaient un accès constant à la nourriture tandis que les autres sujets connaissaient un jeûne intermittent et mangeaient tous les deux jours.
Près de huit mois après le début de l’étude, les souris soumises au jeûne intermittent avaient pris moins de poids et présentaient des changements structurels au niveau de l’intestin grêle associés à un meilleur contrôle de la glycémie et à une réduction de l’inflammation. « Nos données suggèrent que la perte de poids intermittente induite par le jeûne n’est probablement pas due à la seule restriction calorique, mais est également facilitée, au moins en partie, par un changement dans le métabolisme du glucose (…) Cela pourrait signifier que la perte de poids intermittente induite par le jeûne est plus importante. susceptible d’avoir des effets à long terme qu’une simple restriction calorique.a noté Spencer Vroegop, premier auteur de l’étude et étudiant de deuxième année au Collège de médecine ostéopathique de l’Arizona de la Midwestern University.
Jeûne intermittent : des effets plus marqués chez les souris femelles
Les scientifiques ont également constaté que les effets du jeûne intermittent semblaient plus importants chez les souris femelles que chez les souris mâles. Ils ont remarqué de plus grandes différences dans la santé et l’apparence de l’intestin grêle ainsi que dans la manière dont les sucres sont transportés chez les souris femelles. Cependant, l’effet sur la glycémie était plus marqué chez les hommes. Actuellement, les chercheurs mènent des études de suivi pour mieux comprendre les facteurs à l’origine de ces différences spécifiques entre les sexes.
Comme le rappelait Spencer Vroegop, ces résultats ne doivent pas être considérés comme un avis médical. Pour l’instant, cette étude a été réalisée sur des souris, et non sur des humains. De plus, le jeûne intermittent est un domaine d’étude récent. Il n’existe donc pas encore de consensus scientifique sur les risques et les bénéfices de cette méthode.
