« J’ai dû calculer et cacher ma grossesse pour signer mon contrat »

« J’ai dû calculer et cacher ma grossesse pour signer mon contrat »
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« J’ai dû calculer pour avoir mon fils afin qu’il ne soit pas évident que j’étais enceinte au moment de la signature du contrat. J’ai caché ma grossesse à mon directeur »révèle le professeur qui n’est pas une priorité.

Tant que la directrice de l’école bruxelloise n’était pas au courant de son état, Amanda Rousseau devait garder le secret et ne rien publier sur les réseaux sociaux. Une fois la « bonne » nouvelle officialisée, les réactions négatives ne se sont pas fait attendre. “L’année suivante, je n’ai pas été repris sous prétexte que je ne m’intégrais pas bien dans l’équipe alors même que l’école recherchait trois professeurs. J’aurais dû être repris parce que j’étais le deuxième plus âgé. J’ai même officiellement réappliqué”se lamente le professeur.

Un long chemin vers la nomination

Pendant le congé maternité, la mutuelle se base sur le dernier salaire brut, mieux vaut donc éviter d’accoucher l’été ou à la rentrée. Outre l’aspect financier, la grossesse met également en lumière la précarité des enseignants non nommés. Véritable Graal car il assure une garantie d’emploi, le rendez-vous est difficile à obtenir.

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Pour être prioritaire, il faut compter un certain nombre de jours dans une même autorité organisatrice (PO) : entre 360 ​​et 720 jours d’ancienneté (environ trois ans). Si un poste est vacant, l’employeur choisit la personne la mieux classée. “S’il m’avait repris, j’aurais pu monter sur la liste. La grossesse met des obstacles et remet les compteurs à zéro pour prétendre à une nomination. »dit Amanda Rousseau.

« Une partie de moi regrette »

Choisir, c’est renoncer. L’adage n’a jamais été aussi vrai en éducation. Lorsqu’on n’est pas nommé, créer une vie de famille, c’est souvent prendre le risque de se retrouver sans école et donc au chômage à la rentrée. Pour Amanda Rouseau, le choix était fait : le bébé avant la carrière même si elle s’est montrée un peu rusée pour éviter de se retrouver au chômage.

« Je suis tombée enceinte au mauvais moment. Je dois accoucher fin septembre et je suis censée être protégée par priorité mais on me fait comprendre qu’il vaudrait mieux ne pas reprendre le travail à la rentrée. Si je ne signe pas de contrat, ce sont quand même des jours perdus et cela retarde tout le processus de nomination. »explique une institutrice de 5ème et 6ème primaire qui est 9ème au classement des nominations.

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Il faut alors passer par les syndicats pour faire valoir sa priorité, mais la situation est plus difficile à défendre lorsque l’enseignant n’a aucune priorité à revendiquer. “L’accès à la priorité et au rendez-vous n’est déjà pas évident mais avec la grossesse tout prend du retard. Une partie de moi est très heureuse mais il y a une grande partie qui culpabilise à l’idée de me retrouver au chômage sans être nommée”, confie la future mère célibataire. “Nous regrettons d’être enceintes par rapport au système de rendez-vous.»

En open Source, chaque PO représente un employeur. “Vous devez pouvoir porter votre ancienneté entre les différents réseaux. Accumuler des années d’ancienneté quel que soit l’OP stabiliserait les jeunes enseignants »» argumente Adiren Rosman, secrétaire communautaire à Sel-Setca.

 
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