Une faille de sécurité dans un laboratoire dédié à l’étude de virus dangereux

Une faille de sécurité dans un laboratoire dédié à l’étude de virus dangereux
Descriptive text here

Le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) a récemment déterminé qu’un employé canadien d’origine chinoise travaillant au Centre scientifique canadien de santé humaine et animale à Winnipeg partageait avec les autorités chinoises des données sur les virus étudiés dans ce laboratoire. Niveau de confinement P4. Une fuite très inquiétante, si l’on considère l’extrême dangerosité des virus qui sont normalement gardés sous étroite surveillance dans ces laboratoires P4.

Dans le traité de stratégie militaire chinoise L’art de la guerre, écrit il y a plus de 2 500 ans, Sun Tzu disait : « Connaissez votre ennemi et connaissez-vous vous-même ; Si vous deviez mener cent guerres, vous seriez victorieux cent fois.

Ce conseil avisé est particulièrement adapté à notre lutte contre les virus, les plus sérieux ennemis de l’humanité si l’on considère les centaines de millions de morts qu’ils ont provoqués au cours de l’Histoire.

Mais comprendre certains des virus les plus dangereux et développer des remèdes ou des vaccins nécessite une infrastructure extrêmement spécialisée pour protéger les scientifiques au travail et, en même temps, empêcher l’agent pathogène de s’échapper et de se propager dans la population.

Confinement extrême

Les laboratoires P4 ont été développés dans les années 1980 pour traiter les pathogènes de classe 4, c’est-à-dire des micro-organismes très dangereux qui présentent des caractéristiques distinctes :

  1. Ils peuvent être transmis par aérosols.
  2. Ils provoquent un taux de mortalité très élevé s’ils sont infectés.
  3. Il n’existe aucun vaccin disponible pour les combattre.

Les exemples les plus connus de ces pathogènes sont les virus responsables des fièvres hémorragiques (Ebola, Marburg, Lassa) ainsi que certains virus très contagieux et mortels (variole, Nipah, coronavirus).

Les laboratoires P4 sont rares à l’échelle mondiale. Le Canada n’en compte qu’un seul, le Centre scientifique canadien de santé humaine et animale à Winnipeg.

Les conditions de travail d’un laboratoire P4 à sécurité maximale sont particulièrement exigeantes et le niveau d’accréditation pour y travailler est incroyablement élevé.

La principale caractéristique de ce type de laboratoire est d’être complètement étanche et de maintenir une pression négative à l’intérieur afin que l’air puisse entrer mais pas s’échapper.

Les chercheurs accrédités doivent d’abord passer par un sas de décontamination et enfiler une combinaison à pression positive, ce qui signifie qu’en cas de déchirure, de l’air s’échappera de la combinaison et qu’un éventuel pathogène en suspension ne pourra pas y pénétrer. La combinaison est également reliée à une prise d’air indépendante du laboratoire, là encore pour éviter toute contamination accidentelle.

Lorsque les chercheurs quittent le laboratoire, ils doivent prendre une douche au phénol en portant leur combinaison pour éliminer tout agent pathogène ayant pu être en contact avec la personne.

D’autres types de laboratoires P4 utilisent plutôt des hottes de travail complètement scellées de l’extérieur avec uniquement des gants très serrés insérés dans la fenêtre de la hotte pour permettre aux chercheurs de manipuler les échantillons en toute sécurité.

Risques collatéraux

Les connaissances acquises par ces laboratoires ont donc une valeur scientifique inestimable et doivent être jalousement protégées, pour éviter qu’elles ne tombent entre de mauvaises mains pour développer de redoutables armes biologiques.

De tels laboratoires sont évidemment des cibles prioritaires de l’espionnage militaire de la part des pays étrangers, pour acquérir des connaissances sur l’utilisation stratégique, défensive (production de vaccins ou de médicaments antiviraux) ou offensive (production d’agents infectieux) de ces virus. , dans un contexte de guerre biologique. Cette militarisation (militarisation) les agents pathogènes constituent une menace très réelle et inquiétante.

La révélation la plus inquiétante entourant les fuites d’équipements et de données au laboratoire P4 de Winnipeg est le laxisme apparent dans la gestion de la sécurité à l’établissement, comparativement à ce qui est mis en œuvre dans d’autres laboratoires à ce niveau, à travers le monde.

Les conclusions de l’enquête du SCRS indiquent que cette personne a contrevenu à plusieurs reprises aux règles élémentaires de sécurité en transportant des échantillons en Chine et en recevant des visiteurs au laboratoire sans les autorisations nécessaires.

Si vis Pacem, para bellum », disaient les Romains : « Si vous voulez la paix, préparez-vous à la guerre » ; Il est préférable d’envisager les pires scénarios et de s’y préparer, plutôt que de les ignorer et d’en subir les conséquences.

Malgré leur niveau de danger extrêmement élevé, ces installations de recherche de pointe sont essentielles à un pays comme le Canada. Il est impératif que la gestion administrative des procédures de sécurité entourant l’accès opérationnel à des virus aussi dangereux soit renforcée à l’avenir. Il s’agit véritablement d’une question de sécurité nationale et de santé publique.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Le grand écrivain américain Paul Auster, auteur de « Moon Palace » et de « Leviathan », est décédé à 77 ans