l’action activiste remplace les publicités par des œuvres d’art

l’action activiste remplace les publicités par des œuvres d’art
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Récupérer l’espace public. Ce samedi 6 avril 2024, un collectif d’artistes et de militants a troqué les habituelles publicités disséminées dans République Beaux-Arts par des œuvres d’artistes bénévoles. L’action non-violente qui a ravi les passants rappelle la toxicité des publicités sur le cerveau humain.

Ô Méditerranée, mer si aimée, quel linceul cruel nous faisons de toi…Les passants les plus chanceux ont pu admirer ces vers affichés sur un panneau publicitaire à République Beaux-Arts, ce samedi 6 avril au matin. Une publicité curieuse, qui n’en est tout simplement pas une. Un collectif d’artistes, associé au groupe Résistance à l’agression publicitaire (RAP) a profité des journées artisanales pour improviser une exposition à ciel ouvert dénonçant l’omniprésence de la publicité dans notre quotidien.

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L’une des œuvres qui a le plus attiré les passants, ce samedi 6 avril 2024 à Lille. C’est un poème sur les tragédies qui se déroulent en mer Méditerranée, où les migrants perdent régulièrement la vie en tentant de traverser.

© Thomas Pinte

En quelques minutes seulement, artistes et militants ont retiré 17 panneaux publicitaires, les remplaçant immédiatement par des œuvres d’art. Des créations en grands formats, colorées, en noir et blanc ou florales pourront être admirées par les curieux.

Les artistes étaient là pour présenter, on faisait le tour des lieux en prenant un verre, comme un vernissage.

Charlène Fleury, responsable de la communication de l’action

L’action revendiquée comme non-violente s’est déroulée dans une bonne ambiance : «les artistes étaient là pour présenter, on a fait le tour des lieux en prenant un verre, comme un vernissage», relate Charlène Fleury, responsable de la communication.

Les titres des œuvres sont aussi évasifs que leur contenu, laissant libre cours à l’interprétation personnelle : «Casserole“, “Je ” ou “Nos cerveaux ne sont pas à vendre», fièrement présenté dans les encarts publicitaires.

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17 œuvres d’art ont remplacé les publicités habituellement exposées à République Beaux-Art, ce samedi 6 avril 2024.

© Thomas Pinte

Pour tous, c’était l’occasion d’assister à une exposition gratuite et éphémère : «nous avions imprimé des dépliants pour inviter les passants à faire le tour», explique Charlène Fleury. Une attention qui a été appréciée : «lorsque vous supprimez les publicités, les gens se souviennent qu’ils les détestent.

Artistes et collectif anti-publicité dénoncent les effets néfastes de la publicité sur la santé et l’environnement. “Le but de l’actionrésume Charlène Fleury, il s’agit de se réapproprier l’espace public et de montrer à quoi cela ressemblerait si nous y mettions des choses qui nous font réfléchir plutôt que de nous encourager à acheter des choses

La publicité n’est pas connue pour ses bénéfices environnementaux et sociétaux. Régulièrement accusé de sexisme et de racisme car il utilise régulièrement des clichés pour vendre, il consomme de l’énergie et incite à la consommation. Parfois dans des secteurs dont la nuisance écologique ne fait plus de doute : l’aviation, les SUV, la fast fashion, etc.

>La cinquantaine de personnes présentes ont ouvert les panneaux publicitaires pour insérer des œuvres grand format, ce samedi 6 avril 2024 à Lille.
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La cinquantaine de personnes présentes ont ouvert les panneaux publicitaires pour insérer des œuvres grand format, ce samedi 6 avril 2024 à Lille.

© Thomas Pinte

La convention citoyenne pour le climat l’a également jugé »en contradiction avec l’Accord de Paris», qui vise à limiter le réchauffement à 1,5°C, et a proposé une liste de mesures pour réguler la publicité.

Les revendications du collectif s’appuient sur deux exemples français. “A Lyon, la mairie a réglementé la taille des panneaux publicitaires, et à Grenoble elle a complètement démonté le mobilier publicitaire.», insiste Charlène Fleury. Alors que la MEL a annoncé la révision de la réglementation locale sur la publicité, les collectifs en attendent la preuve.de courage politique pour interdire la publicité à Lille« .

Sur Internet, vous pouvez installer un bloqueur de publicités, mais dans une ville, il n’y a pas de bouton OK pour les cookies.

Charlène Fleury, responsable de la communication de l’action

Charlène Fleury, de son côté, tient à souligner que personne n’est insensible à la publicité : « cIl est intéressant, lorsqu’on achète quelque chose, de se demander si on achète de manière impulsive ou non, et quelle influence la publicité a eu sur cet achat : souvent, on se rend compte qu’on a été manipulé.

En attendant, difficile d’éviter les publicités lorsqu’on se promène dans le centre. “Je lis en marchant pour ne pas voir la rue», plaisante Charlène Fleury qui déplore le manque de consentement sur les publicités que l’on croise en ville : «sur Internet, vous pouvez installer un bloqueur de publicités, mais dans une ville, il n’y a pas de bouton OK pour les cookies.

 
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