Deux cas de tuberculose ont été diagnostiqués ces dernières semaines chez deux lycéens de Hanches et Dreux. Contagion, risque épidémique, mesures de protection… On fait le point sur la situation.
“La tuberculose peut passer pour une simple grippe, Alerte Marielle Deslandes, médecin de l’Éducation nationale pour le département d’Eure-et-Loir. Fièvre, toux… Les symptômes sont similaires et des tests doivent être effectués pour identifier la bactérie. Souvent le patient a donc tendance à laisser traîner les choses et son cas s’aggrave..» C’est ce qui serait arrivé à deux jeunes Euréliens récemment infectés par la tuberculose.
Le premier cas a été détecté mi-mars chez un élève du lycée Édouard Branly à Dreux. Il a été hospitalisé en raison d’une toux persistante. Des analyses sont effectuées, le diagnostic est posé : il est atteint de tuberculose.
Quelques jours plus tard, à Hanches, c’est au tour d’un autre lycéen fréquentant l’établissement Joséphine Baker d’être diagnostiqué. “Il toussait depuis plusieurs semaines sans aucune amélioration suite aux traitements proposés.», explique le Dr Deslandes.
Même si la proximité temporelle et géographique des contaminations pourrait laisser penser à un lien entre les deux lycéens, le Dr Deslandes indique que «ils n’ont jamais été en contact« Il est donc impossible de parler d’épidémie, d’autant qu’aucun autre cas n’a encore été signalé.
Cela pourrait être lié à un récent voyage à l’étranger. Certaines régions du monde sont très touchées par la tuberculose. Y arriver peut présenter un facteur de risque.
Dr Marielle Deslandes, médecin de l’Éducation nationale
Les deux lycéens sont actuellement sous traitement antibiotique et doivent respecter une période d’isolement d’un mois. A A l’issue de celle-ci, de nouvelles analyses seront réalisées sur la salive pour vérifier la présence ou l’absence de la bactérie.
Pour les deux écoles, un protocole a été mis en place pour identifier et dépister les cas contacts. Un camion du CLAT (Centre Antituberculeux) a été mobilisé pour réaliser des radiographies des poumons et réaliser des tests par injection sous-cutanée.
C’est dans ce type de camion qu’ont été réalisés les examens des cas contacts.
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Ainsi, des examens ont eu lieu sur 47 élèves et 32 personnels pour le lycée Édouard Branly, 77 élèves et 23 personnels pour Joséphine Baker.
Selon la procédure, de nouveaux tests seront réalisés dans deux mois, la maladie pouvant apparaître plusieurs semaines après la contamination.
Comment se protéger ?
Selon l’Agence régionale de santé (ARS) Centre-Val de Loire, l’identification et la prise en charge rapide des symptômes restent le moyen le plus important dans la lutte contre la tuberculose.
Ils contribuent à limiter la transmission de l’infection dans la communauté tout en empêchant le développement de résistances aux médicaments antituberculeux.
Autre mesure de protection : la vaccination des enfants les plus à risque de développer la tuberculose. Il protège notamment contre les formes graves de tuberculose chez l’enfant.
Enfin, comme pour la grippe et le Covid-19, le Dr Deslandes recommande le port du masque lorsqu’on est en présence d’une personne qui tousse car «la tuberculose se transmet par voie aérienne« .
Selon l’ARS, le Centre-Val de Loire est classé 10ème sur 13 régions en termes de cas incidents de tuberculose sur l’ensemble du territoire français. Avec un taux de déclaration estimé à 4,1 cas pour 100 000 habitants en 2022, la région se situe loin derrière l’Île-de-France (11,6 cas pour 100 000 habitants) et l’Auvergne – Rhône-Alpes (6,1 cas pour 100 000 habitants).
On constate même une diminution des cas de tuberculose en région Centre-Val de Loire depuis 2019. En effet, 184 cas ont été enregistrés cette année-là contre 123 en 2022. »Cette tendance suit celle du niveau national où une diminution des déclarations est observée depuis la pandémie de Covid-19.», détaille l’ARS.
