L’anaphylaxie sur le lieu de travail est moins fréquente que les allergies, mais il existe en réalité peu de données épidémiologiques sur le sujet. Ces manifestations peuvent être liées à des allergènes professionnels mais aussi à des allergènes non professionnels auxquels les individus sont exposés sur leur lieu de travail. La littérature actuellement disponible suggère que les principaux déclencheurs sont le venin et le latex. Plusieurs chercheurs européens ont souhaité évaluer la nature et la fréquence de ces événements à l’aide du registre international des anaphylaxie.
Initié en 2007 dans les pays germanophones, le registre des anaphylaxie s’est depuis élargi et regroupe désormais une centaine de centres d’allergologie tertiaire dans 11 pays principalement européens, dont la France. Cela inclut les cas confirmés d’anaphylaxie modérée à sévère caractérisée par des symptômes des voies respiratoires inférieures et/ou du système cardiovasculaire. Les cas retenus pour l’analyse sont ceux dont la survenue en milieu professionnel a été confirmée (informations recueillies à partir de 2017).
Le venin d’abeille est l’allergène le plus courant
Parmi les 5 851 cas d’anaphylaxie enregistrés au registre, 3,8% ont été déclarés comme survenus dans un cadre professionnel. La majorité des cas étaient causés par des insectes (82,7 %) ou par des aliments (12 %). Les médicaments n’étaient en cause que dans 3,6 % des cas, et le latex dans moins de 1 % des signalements. Un seul cas a entraîné le décès du patient.
Quatre groupes de professionnels étaient les plus fréquemment touchés par l’anaphylaxie sur le lieu de travail : les apiculteurs (34 %), les travailleurs extérieurs tels que les jardiniers (19 %), les manipulateurs d’aliments (15 %) et les agriculteurs (14 %).
Concernant l’anaphylaxie liée au venin, les cas survenus en milieu professionnel étaient plus souvent l’abeille et moins souvent la guêpe que ceux survenus en milieu non professionnel (38% contre. 17 % et 52 % contre. 70%,p
L’anaphylaxie liée à une origine alimentaire était d’origine très variée mais les arachides, les noix et le sésame, ainsi que les fruits et légumes étaient mentionnés un peu plus fréquemment que les autres groupes alimentaires. Si les médicaments ne concernaient que 8 cas, 5 d’entre eux étaient liés aux antibiotiques (quatre aux bêta-lactamines).
