De plus, en tant que réalisateur, je cherche toujours à m’aventurer dans de nouvelles atmosphères. Dans « Jouj Wjouh », notamment, nous avons entrepris d’explorer le monde de la mendicité, un phénomène jamais traité comme tel dans les productions artistiques.
Lors de l’écriture du scénario aux côtés de Hinda Sikkal, avec un atelier d’écriture, nous avons pris le temps nécessaire pour lier les personnages, psychologiquement et physiquement, et travailler les axes narratifs pour que l’histoire crée un certain attachement avec le public du Premier épisode. Nous sommes convaincus que lorsqu’une œuvre artistique crée cet attachement avec le public, le succès est garanti.
En phase de production, notre défi était d’identifier une approche réaliste afin de réaliser une série populaire très proche de l’expérience du téléspectateur marocain. Ce type de production artistique est promis au succès à condition que le spectateur s’identifie indéniablement aux personnages.
L’autre défi était aussi de réussir cette combinaison des genres, entre drame et comédie ainsi que des styles, entre modernité et popularité pour arriver à un nouveau genre qui est la comédie dramatique.
Pour répondre à votre question, je dirais que le choix du thème découle de notre expérience avec les mendiants que nous rencontrons quotidiennement dans n’importe quel coin de notre ville. Dans la rue, devant les centres commerciaux, dans les bus et même dans les trains, chacun mendie à sa manière. Ce phénomène ne cesse de s’accentuer pendant le Ramadan, suscitant l’ire des Marocains qui remettent en cause l’ordre public.
C’est pourquoi, d’ailleurs, nous avons choisi d’en parler sous toutes ses facettes pour briser le silence des Marocains, souvent rattrapés par leurs émotions. C’est aussi une manière de décortiquer ce « commerce » pour que les citoyens prennent conscience de ce que l’on appelle des « réseaux de mendicité » opérant au vu et au su de tous et dont les victimes sont souvent des enfants.