après la découverte d’une molécule, une équipe niçoise se dirige vers les essais cliniques

après la découverte d’une molécule, une équipe niçoise se dirige vers les essais cliniques
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Comptez sur la tumeur elle-même pour la combattre. Un changement de paradigme dans l’approche thérapeutique anti-tumorale, qui pourrait bénéficier à moyen terme aux patients atteints d’un des cancers les plus redoutables : le glioblastome, une tumeur cérébrale face à laquelle la médecine est aujourd’hui largement démunie.

C’est à une équipe de chercheurs et cliniciens niçois que l’on doit cette possible révolution, issue de recherches commencées il y a plus de 10 ans. L’idée, aussi simple que géniale, de Thierry Virolle, qui a dirigé ces études à l’Institut de biologie Valrose, est la suivante : “Puisqu’il semble impossible d’éliminer toutes les cellules cancéreuses et de prévenir les récidives mortelles, essayons de les rendre inoffensives.”

« Interrupteur moléculaire »

C’est à un groupe particulier de cellules, particulièrement dangereux, que les chercheurs se sont intéressés : « Les tumeurs cérébrales sont constituées de différents types cellulaires, dont des cellules tumorales différenciées – accessibles au traitement – ​​mais aussi des cellules souches très agressives et résistantes, capables de réinitier une tumeur à tout moment. Même lorsqu’il est possible d’enlever chirurgicalement la majeure partie de la tumeur, ces cellules résistent aux thérapies classiques (chimiothérapie et radiothérapie), ce qui rend les récidives inévitables.

Une étape très importante a été franchie, il y a presque 4 ans, lorsque l’équipe a découvert les mécanismes en jeu dans l’apparition des cellules souches, en travaillant sur des prélèvements chirurgicaux provenant de patients traités au CHU de Nice pour un glioblastome : « Les cellules tumorales différenciées sont capables dans certaines conditions d’acquérir toutes les propriétés des cellules souches, y compris leur résistance aux médicaments et leur capacité à s’infiltrer et à proliférer dans les tissus cérébraux. Cette conversion est déclenchée par une sorte de « commutateur moléculaire » qui fonctionne dans les deux sens. Si des cellules différenciées peuvent se transformer en cellules souches cancéreuses très agressives, l’évolution inverse est également possible. »

Depuis cette découverte, l’équipe a parcouru un long chemin. Elle a en effet caractérisé, grâce au soutien de la SATT Sud-Est et du Cancééropole Paca, une molécule capable de cibler ce switch et donc de rendre inoffensives les cellules souches de gliomes, en les obligeant à se différencier, à cesser de se multiplier et ainsi à devenir sensibles aux thérapies. .

Effets observés aussi bien sur des cultures de cellules de glioblastome préparées à partir de tumeurs de patients opérés que sur des modèles vivants : « Des tumeurs humaines ont été transplantées chez des souris, et nous avons étudié l’effet de cette molécule thérapeutique seule, ou associée à la chimiothérapie standard contre les glioblastomes. Les résultats sont sans équivoque : le taux de survie des animaux traités avec l’association est de 100 % quand celui des souris témoins (non traitées) est de 0 %. Si le traitement est appliqué immédiatement, la tumeur ne se développe pas. Si le rongeur est traité après que la tumeur ait progressé, celle-ci ne progresse plus du tout. Aucun effet secondaire majeur n’a été constaté.

Alors que tous les voyants étaient au vert, Thierry Virolle et son collègue Laurent Turchi ont demandé à Lionel Menou, Patrice Cornillon, deux professionnels des industries de santé, et Fabien Almairac, neurochirurgien au CHU de Nice, de créer Virtu Therapeutics (1 ), dont l’objectif est de à terme amener cette molécule sur le marché.

D’ici 2028 à 2030

Plusieurs étapes doivent encore être franchies, dont l’évaluation de “l’efficacité de la molécule chez les grands animaux.” Des contacts ont déjà été pris avec l’école vétérinaire de Lyon. “Avec l’accord de leur propriétaire, les chiens atteints d’une forme de glioblastome très proche de celle qui touche l’homme bénéficieront de cette molécule.”

Et ensuite : les essais de phase 1/2. La gravité de la maladie nous permet d’avancer plus vite. Il faudra donc évaluer la toxicité de la molécule chez l’homme, ses éventuels effets indésirables, ainsi que son efficacité chez les premiers volontaires malades. Si les étapes préliminaires sont franchies avec succès et que la start-up parvient à lever suffisamment de fonds (2)ces essais devraient avoir lieu d’ici 2028 à 2030.

1. La start-up, soutenue par l’Incubateur Paca-Est, l’Université Côte d’Azur, l’association Eva pour la vie et la Fédération Growing Without Cancer, a remporté la bourse French Tech Émergence (2022) et le concours d’innovation iLAB ( 2023).

1. Courriel : [email protected] Site Internet : www.virtu-therapeutics.com

Fabien Almairac
Patrick Cornillon.
 
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