Un test destiné à « différencier les troubles bipolaires de la dépression » sera disponible dès avril prochain. Cela fonctionnera via une simple prise de sang, une première. Cela devrait permettre un meilleur diagnostic et une meilleure prise en charge des patients.
Un nouvel espoir pour de nombreux patients. Un test sanguin, baptisé « MyEdit-B », sera lancé à partir d’avril prochain par les laboratoires Synlab et Alcediag. Elle devrait permettre de « différencier la dépression des troubles bipolaires », ce qui est une première, a annoncé le laboratoire dans un communiqué ce vendredi 22 mars.
“Les laboratoires de biologie médicale Synlab, en partenariat avec Alcediag, lancent en France ‘myEdit-B’, le premier test sanguin d’aide au diagnostic de santé mentale, destiné à différencier les troubles bipolaires de la dépression”, indique le communiqué.
Le test prendra la forme d’une simple prise de sang qui devra être réalisée dans un laboratoire appartenant au réseau Synlab. Le patient devra au préalable recevoir une prescription médicale d’un psychiatre.
« Réduire le délai de diagnostic des troubles bipolaires »
Le laboratoire indique que ce test unique repose sur « un séquençage nouvelle génération de l’ARN dans le sang » couplé à « un algorithme basé sur l’intelligence artificielle ». Selon les résultats des études réalisées, le test apparaît efficace à plus de « 80 % ».
L’utilité de ce test est évidente, il devrait permettre de “réduire drastiquement le délai de diagnostic des troubles bipolaires”, indique le laboratoire.
En effet, cette dernière souligne que le dépistage des troubles bipolaires, jusqu’ici réalisé uniquement par un examen psychiatrique, est long et complexe. “Les études publiées montrent qu’il faut en moyenne 8 à 10 ans pour diagnostiquer” ces troubles, rapporte le communiqué.
« Une enquête réalisée en 2023 par l’association Bipolarité France nous apprend que 20 % des personnes interrogées ont eu la confirmation du diagnostic plus de 15 ans après l’apparition des premiers symptômes du trouble bipolaire », souligne-t-il également.
Améliorer le diagnostic pour mieux accompagner
Avec la prise de sang, ce délai devrait fortement diminuer à « un mois » en moyenne, les résultats étant disponibles dans les 4 semaines suivant la prise de sang.
Par ailleurs, « MyEdit-B » devrait permettre d’améliorer le diagnostic des troubles bipolaires. “Un patient bipolaire sur 2 avait un diagnostic initial erroné, souvent confondu avec un Épisode Dépressif Caractérisé (dépression), dont les symptômes s’apparentent à ceux des phases dépressives des troubles bipolaires”, souligne le communiqué.
« Il y a aussi la complexité de mise en œuvre d’un traitement, qui repose sur des phases d’essais et d’erreurs, retardant parfois de plusieurs années la stabilisation de l’état du patient et le retour à une meilleure qualité de vie. », souligne le laboratoire.
Destiné aux patients adultes traités pour dépression
Diagnostiquer le plus tôt possible la dépression et les troubles bipolaires apparaît crucial pour la santé des patients afin de permettre « la mise en place d’un traitement adapté » et limiter les conséquences potentiellement dévastatrices de la maladie.
“Les troubles bipolaires entraînent souvent des conséquences dévastatrices pour les patients : isolement social, difficultés scolaires ou professionnelles, addictions, comportements dangereux (sexuels, financiers…), troubles du sommeil et pour la moitié des patients tentatives de suicide”, rappelle le laboratoire.
La prise de sang sera « en principe » réservée aux patients âgés de 18 ans et plus et « actuellement traités pour un épisode dépressif caractérisé modéré ou sévère (EDC).
« Douze millions de Français sont touchés par des maladies psychiatriques (dépression, troubles anxieux, schizophrénie, autisme, troubles bipolaires…) », selon une étude de Santé publique France publiée en 2023.
