Le cinéma de janvier là-bas : chaque mois de beaux films pour nos abonnés bien-aimés

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Fondateur avec Henri Langlois de la Cinémathèque française en 1936, George Franju en fut le créateur, avec Les yeux sans visagel’un des mythes les plus fertiles de l’histoire du cinéma. Au-delà de ce classique, Franju n’a cessé de mettre en scène la lutte des pouvoirs anarchistes du rêve et de la nuit avec ceux, aliénants, du pouvoir.

Le visage ciselé, idéal mais artificiel de Christiane recouvre un cauchemar : un visage mutilé et craquelé de cicatrices noires. Ce masque de Columbine rêveuse est la prison des fantasmes de son père, un mandarin gonflé de son pouvoir. Génessier a fait du visage de Christiane son chef-d’œuvre méconnu, repartant sans cesse de la peau qu’il arrache aux autres jeunes filles. Le miroir sombre menant à Des yeux sans visageFranju en a parlé pour la première fois dans le documentaire. Dans le court métrage Poussièrela délicatesse et la blancheur de la porcelaine cachent les poumons cancéreux des ouvriers du kaolin. La belle blonde visiteuse du muséeHotel des Invalidesqui porte ses cheveux en périscope, a pour reflet les visages brisés de 14. L’envers de la beauté, de la paix ou du confort, c’est la maladie, la défiguration et le pouvoir exercé sur un peuple réduit à ce que Franju appelait « les métiers de la terreur ». Celles-ci se pratiquent sous la surface de la terre, dans les mines, dans le métro, ou dans les abattoirs des banlieues, monde « noble et ignoble » (Cocteau, sur Le sang des bêtes1949) dont le décor devient cet assemblage de peau, de viande fumante et d’os. Là est la terreur pour Franju, dans une fantaisie dépouillée de tout folklore mais qui touche à de profondes angoisses, et d’abord les siennes. Il déclarait souvent qu’il s’était transformé Le sang des bêtes alors qu’il aimait les animaux, Tête contre les murs alors que rien ne l’effrayait plus que d’être « contaminé par des fous », et Les yeux sans visage alors que les lames le terrorisaient.

 
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