C’est un véritable phénomène : en un mois après sa sortie, le film « Un p’tit truc en plus » d’Artus a dépassé les 5 millions d’entrées et s’est hissé à la 7e place du box-office mondial entre le 31 mai et le 2 juin. Commentaire.
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Une délicieuse nouvelle à l’approche de l’été, le film « Un p’tit truc en plus » fait un véritable carton au cinéma. Le comédien et désormais réalisateur et scénariste Artus a clairement fait mouche avec son premier long métrage. Blue News l’a vu pour vous et décrypte les raisons qui font la réussite de ce film.
L’histoire du film n’est pas basée sur un scénario alambiqué. C’est simple : à la suite d’un malentendu, deux voyous se retrouvent dans une colonie de vacances pour jeunes handicapés. Et comme ce ne sont pas de vrais méchants, leur cœur finira par fondre au contact des membres de cette joyeuse troupe.
Artus l’a souvent dit dans des interviews, il préfère les comédies « sincères » à celles qui jouent avec les « gros tours ». Une simplicité que l’on retrouve dans le ton et dans le jeu de tous les comédiens qui n’étaient, pour la plupart, pas comédiens au départ.
Dans « Un peu plus », les personnages réclament la vérité à grands cris. Et c’est normal, puisqu’Artus a voulu sélectionner les protagonistes de son film avant d’avoir fini de l’écrire. Aussi, leurs traits de caractère, leurs comportements et leurs réponses leur appartiennent autant à l’écran que dans la vraie vie. « Personne ne joue. Je ne voulais pas d’acteurs, je voulais que ce soit vraiment eux », explique le réalisateur.
Par exemple, l’un des personnages est toujours habillé de costumes très fantaisistes. Mais ce sont ses propres déguisements, assure Artus.
Ce n’est peut-être pas une grande comédie française pleine de gags, mais c’est un film où on rit beaucoup. On rit par exemple de la maladresse des personnes valides face au naturel désarmant et à la répartie sans filtre des personnes handicapées. On rit de voir Marc l’éducateur, valide et pourtant véritablement handicapé au niveau des relations humaines. On rit aussi de toutes sortes de situations cocasses, parfois provoquées par le handicap des protagonistes, parfois non.
Si Artus n’est jamais moqueur, il ne se prive pas de rire de tout et de tout le monde : un parti pris inclusif, jusque dans l’humour. Et au passage, on aime le voir suivre une master class sur le handicap dispensée par son ami Arnaud, trisomique.
Toute comédie à succès doit apporter son lot d’émotions. Sans forcer, simplement en s’appuyant sur l’affection que l’on porte aux protagonistes tout au long de l’histoire, l’émotion devient plus intense. Les moments les plus sérieux du film nous saisissent sans prévenir. On réalise soudain ce que peut représenter le fait d’avoir un handicap dans une société qui fait peu de cadeaux.
Mais si cette dimension est présente, Artus réussit le tour de force de la faire venir sans lourdeur ni misère.
Au final, « Un petit truc en plus » est tout simplement humain. Ce sont des êtres humains, qu’ils aient ou non « un petit quelque chose en plus », qui partagent une aventure humaine. On sent d’ailleurs que l’aventure a été tout aussi intense lors du tournage. Et c’est sans doute ce dont la société a besoin aujourd’hui.
En étant lui-même, un humain simple et vrai, Artus signe un premier film très réussi et l’histoire est belle.
