le film « L’Histoire de Souleymane » résonne auprès des livreurs à vélo locaux

le film « L’Histoire de Souleymane » résonne auprès des livreurs à vélo locaux
le film « L’Histoire de Souleymane » résonne auprès des livreurs à vélo locaux

C’est l’un des films événements de la fin de l’année en . L’histoire de Souleymanesorti en salles le 9 octobre 2024, semble unanimement apprécié par le public mais aussi par les spécialistes.

À Cannes en mai dernier, la fiction a remporté le prix du jury et le prix du meilleur acteur dans la catégorie « Un certain regard ». A Poitiers, jeudi 17 octobre 2024, la pluie battante n’a pas arrêté les spectateurs. Tout le monde n’a pas pu obtenir un billet d’entrée au Dietrich.

« Je travaille de 8h à 23h presque tous les jours »

Il faut dire que le synopsis est alléchant. Ce film raconte l’aventure de Souleymane Bagaré, un jeune Guinéen qui a fui son pays pour un avenir meilleur en France. Sans papier, il devient livreur de repas à vélo et sillonne Paris au gré des commandes, en attendant son rendez-vous à l’Ofpra (1) pour obtenir les papiers.

Jeudi, le film a été choisi pour lancer la programmation annuelle du festival Filmer le travail. Un débat a suivi la projection avec la présence de quatre livreurs à vélo venus de Poitiers. Après près de 90 minutes de visionnage, l’émotion était palpable dans la salle. Encore plus pour les professionnels du secteur.

“Ce film parle de lui-même, présente Aboubacar, un livreur d’origine guinéenne, comme Souleymane. Et on peut même dire qu’on vit parfois pire que ce qu’on voit à l’écran… » En substance, le film montre des relations complexes avec des clients exigeants et des restaurateurs parfois humiliants. Cela montre aussi la précarité du métier avec des revenus extrêmement faibles et des comptes qui peuvent être bloqués par les plateformes au moindre incident.

Sékou, également livreur guinéen, parle de la situation des travailleurs illégaux : « Nous sommes obligés de louer des comptes à une autre personne. Nous livrons pour son compte et en échange nous payons une centaine d’euros sur une période définie. Ajoutez à cela notre loyer pour loger nos familles et la vie devient très difficile… Personnellement, je travaille de 8h à 23h presque tous les jours. Nous livrons le matin, certains commandent leur petit-déjeuner à la boulangerie… »

Situations irrégulières

Le film illustre également les difficultés des réfugiés à régulariser leur situation. Dans la fiction, Souleymane révise depuis plusieurs jours son discours qu’il présentera lors de son entretien à l’Ofpra.

Des interviews qu’Ahmed connaissait bien. Le Pictave d’origine soudanaise a essuyé trois refus avant d’obtenir une demande d’asile après le quatrième appel. Une situation que vit actuellement Djibril, livreur guinéen à Poitiers : « J’ai justifié mon passé dans la police guinéenne, victime d’un coup d’État. Mais l’administration n’a pas écouté cela. »

A Poitiers, l’association La Cimade œuvre à régulariser la situation de ces travailleurs. Un dépôt collectif de demandes est sur le point d’être présenté à la préfecture sur la base du travail et du mérite de ces livreurs pictave.

(1) Office français de protection des réfugiés et apatrides.

 
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