« Les Visiteurs » en mode raté
Sur le site de Netflix, le pitch annonce ceci : «Lorsqu’un vieux jeu de société prend vie, une famille voyage dans le temps et atterrit dans un village médiéval où elle devra démasquer les loups-garous pour pouvoir retourner dans son époque.. Vous l’aurez compris, le mécanisme est connu, c’est celui de Visiteurs. Sauf que la comparaison s’arrête là.
Aucun des mécanismes qui ont fait du film de Jean-Marie Moiré l’un des plus grands succès du cinéma français (près de 14 millions d’entrées, 8 nominations aux César) ne fonctionne. Cela s’appuie notamment sur des voyages dans le temps entre modernité et époque médiévale. Ce n’est pas drôle. Ce n’est même jamais drôle. “Nous sommes des artistes. Je m’appelle Daniel Baladin. Et c’est ma troupe : les Baladettes… » Peut-on descendre plus bas en terme de gag ?
Sous « Jumanji »
Visiteurs ne sont pas la seule Source d’inspiration pour Loups-garous. Le film s’inspire également de la saga à succès Jumanji. La famille de Franck Dubosc et Jean Reno se retrouve plongée dans le jeu Les loups-garous de Thiercelieux. Mais là aussi, ça fait sensation. Autant que la première partie de Jumandji parvient à entretenir le suspense, ici, le « truc » est dévoilé et expliqué dès la 20ème minute. Pour quoi ? Quel est l’intérêt de révéler si tôt le moteur du film ?
Ce qui finit par tout enterrer, c’est le côté bon marché de la production. C’est un film peu coûteux en termes de décor. Le réalisateur a beau avoir placé sa caméra dans toutes les positions et varié les angles possibles, il ne peut oublier que presque tout a été filmé dans une seule rue médiévale. Cela ressemble à un énorme bouton au milieu de votre visage.
Quant aux Loups Garous, s’ils ne sont pas trop mal faits, ils sont tout sauf effrayants. Ils rappellent davantage Chewbacca dans Guerres des étoiles que les créatures nocturnes assoiffées de sang.
Meubler les vides d’un… scénario vide
Ajoutez à tout cela des réflexions sur la condition des femmes, les questions de genre et d’identité, les familles reconstituées, les conditions sociales, des extraits de chansons comme « Les lacs du Connemara » de Sardou ou « Allumez le feu » de Johnny, des scènes « empruntées » à Monty Pythons ou Astérix et Obélix : mission Cléopâtre (« Bien sûr, avec un bon matériel, c’est plus facile ») mais qui font sensation à chaque fois.
On croise même Léonard de Vinci, qui se demande ce qu’il fait dans cette histoire, comme tout le reste. Il fallait probablement combler les lacunes du scénario.
Au final, on se demande aussi ce qu’a fait Jean Reno dans ce gâchis. Les fins de mois sont-elles vraiment si difficiles pour un acteur de sa trempe ?
Jean Reno tacle Tom Cruise : « Méprisant ? Ouais, totalement !
Très sincèrement, offrez-vous quelques jeux de Les loups-garous de Thiercelieuxle jeu de société, pendant l’heure et demie que dure le film, vous passerez une bien meilleure soirée. Sinon, le temps vous paraîtra long, très très long !