l’essentiel
Chaque mercredi, un programmateur ou directeur de théâtre de Toulouse ou de ses environs nous livre sa sélection de films de la semaine. Cette semaine, Pascal Recalde du cinéma Utopia Tournefeuille, nous livre ses choix sur les sorties de ce mercredi 9 octobre.
C’est un film très classique dans sa forme et très nécessaire. Je trouve extraordinaire le parcours de Lee Miller, le photographe qui a le premier photographié l’horreur des camps d’extermination nazis. Londonienne d’origine américaine, mannequin, muse de Man Ray, vivant dans un milieu bourgeois privilégié, sa conscience de ce qui se passait à l’époque et de l’horreur nazie est remarquable. C’est comme : “Je ne peux pas le manquer, je ne peux pas ne pas y aller.” Avec courage, elle a défié et contourné les conventions et les interdits. Une femme photographe n’était alors pas autorisée à se rendre au front. Elle est allée en Normandie après le débarquement et puis, à la fin de la guerre, elle ne s’est pas contentée de cela. Elle part voir ce qui se passe en Allemagne et devient la première femme à entrer dans les camps de Buchenwald et de Dachau lors de leur libération en 1945. C’est un grand classique du cinéma, mais le destin extraordinaire de cette femme se suffit à lui-même. Kate Winstlet, qui a créé le film et en est également la productrice, a voulu à tout prix raconter cette histoire. Magique, elle incarne Lee Miller avec force et intensité.
L’histoire d’une autre femme remarquable. Je n’ai pas vu ce film de Céline Sallette mais ça m’intéresse car ce film n’est pas un biopic, mais la genèse d’un artiste. Il raconte comment Niki de Saint Phalle est passée du modèle qu’elle était à 20 ans à l’artiste d’avant-garde. Et ce, à travers la création et l’art qui lui ont permis de surmonter les traumatismes subis dans son enfance. Et c’est magnifique.
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« L’histoire de Souleymane »
Ce film de Boris Lojkine a été présenté à Cannes. C’est un film dur, bouleversant mais aussi nécessaire sur ces migrants, sans papiers, qui travaillent tout en étant exploités dans des métiers que personne ne veut faire… Après avoir vu ce film, j’espère qu’on ne se fera plus livrer un burger à minuit par un pauvre gars à vélo… Ou du moins on considérera la chose différemment.
A un mois des élections américaines, ce portrait de Donald Trump me semble également important. Une façon de se rendre compte de ce que serait l’avenir du monde s’il était à nouveau élu président des États-Unis…