Cette fois, Arthur Bertier (Benjamin Biolay) s’est montré un peu fort. Il rapporte 11 000 € à son rédacteur en chef (Hippolyte Girardot). Critique rock dans le journal Le temps (un copier-coller de Libé), il a détruit sa chambre d’hôtel après un concert arrosé… Relégué au service de l’information générale, l’homme cultivé est chargé de couvrir l’évacuation d’un camp de migrants. Au cours de celui-ci, il a reçu un violent coup de matraque d’un CRS, qui l’a propulsé à la Une du journal. Le temps. Le lendemain, Arthur est de nouveau contacté par Mathilde (Camille Cottin), la responsable de l’association Solidarité Exilés. Elle l’invite à une soirée d’aide aux réfugiés de la rue. Sous le charme du militant, le vieux copain accepte d’héberger Daoud (Amrullah Safi), un réfugié afghan qui rêve de rejoindre son frère et son père en Angleterre. « Pour quelques jours pas plus… »
Moins ennuyeux que prévu
Un journaliste rock divorcé d’une cinquantaine d’années, visiblement alcoolique, décide d’accueillir un jeune Afghan sous son toit… Le pitch évoque une comédie française pleine de bons sentiments, totalement conventionnelle. Tout en restant le film humaniste attendu, Quelques jours pas plus parvient cependant à sortir joliment des sentiers battus.
Directrice de casting française reconnue — elle travaille régulièrement avec Thomas Lilti, Michel Leclerc et Rodrigo Sorogoyen — Julie Navarro a réalisé en 2016 Cléo, un premier court-métrage remarqué (vu notamment au Festival du Court-Métrage de Bruxelles). Huit ans plus tard, pour son premier long métrage, elle réalise l’adaptation de De l’influence des jets de minibar sur l’engagement humanitaire, publié en 2015 dans Dilettante par son compagnon Marc Salbert. Ce roman burlesque, Julie Navarro le tire vers le réel, permettant de suivre, de manière assez documentée, le parcours d’asile des migrants en France, ainsi que le travail des associations qui leur viennent en aide. Tout en évitant certains pièges de l’émotion facile grâce à son caractère cynique et individualiste, incarné par Benjamin Biolay tout en nonchalance parisienne (parfois jusqu’à l’agacement). Mais aussi grâce à la justesse d’Amrullah Safi, un jeune Afghan qui, comme son personnage, a fui le retour au pouvoir des talibans, pour trouver refuge en France.
Quelques jours pas plus Drame De Julie Navarro Scénario Julie Navarro et Marc Salbert (d’après le roman de ce dernier, De l’influence des jets de minibar sur l’engagement humanitaire) La photographie Sylvestre Dédisé Musique Arnaud Rebotini Avec Camille Cottin, Benjamin Biolay, Amrullah Safi, Hippolyte Girardot… Durée 1h43
