Actuellement en salles, « The Queen’s Gambit » réunit Alicia Vikander et Jude Law dans un thriller costumé angoissant et prenant, pour lequel l’acteur britannique a utilisé une technique de préparation étonnante.
Après avoir fait sensation au Festival de Cannes et au Festival de Deauville, Le Jeu de la Reine arrive enfin au cinéma. L’occasion pour les cinéphiles de découvrir les performances impressionnantes de ses deux têtes d’affiche : Alicia Vikander et Jude Law.
Réalisé par Karim Aïnouz et écrit par Jessica et Henrietta Ashworth, The Queen’s Game revient sur l’histoire de Catherine Parr, la sixième épouse du roi Henri VIII. Cette dernière est consciente du danger qui la guette car ses précédents époux ont été soit répudiés, soit décapités (un seul étant décédé suite à une maladie).
Avec l’aide de ses dames d’honneur, Catherine tente de déjouer les pièges tendus par l’évêque, la cour et le roi lui-même, rongé par une terrible maladie qui accentue déjà sa monstruosité humaine. Convaincue de la nécessité d’un monde plus libre et plus moderne, Catherine se révèle être une reine rebelle, qui combattra les abus de pouvoir des hommes qui l’entourent.
Un film en costumes qui penche vers l’horreur naturaliste et féministe
Véritable thriller où Catherine, la Belle intelligente et impertinente, est prisonnière dans le château d’Henri VIII, la Bête répugnante et violente, ce film penche également vers le mystique tant dans sa mise en scène hypnotisante que dans son récit, on l’a vu. a expliqué Karim Aïnouz :
« C’était une mise en scène d’un film de genre. Parce que pour moi, c’est plus un thriller qu’un drame, ce film. C’est une femme un peu coincée, un peu prisonnière d’un monstre dans un château. C’est quelque chose de très classique par rapport aux films de genre.
En suivant le parcours de Catherine et de ses compagnes, le film met en lumière le pouvoir de la sororité contre la violence de la chasse aux sorcières menée par la fausse moralité prude des hommes haut placés.
« Ce n’est pas seulement un drame en costumes royaux. C’est l’histoire d’une femme qui a survécu à une relation extrêmement brutale. J’ai l’impression que le film vous emmène dans une plongée profonde dans la véritable sensation de stress. C’est l’histoire d’une femme qui a réussi à s’en sortir. »confirme Alicia Vikander.
Le long-métrage se joue aussi naturaliste et authentique en proposant des séquences horrifiques au plus près du corps sur des blessures profondes ou béantes mais aussi des scènes de danses plus colorées et des compositions musicales vibrantes et intensément vécues.
L’opulence de l’époque, les décors somptueux et les costumes colorés étaient une pièce maîtresse du film qui dénotait l’atmosphère poisseuse et la monstruosité des personnages, selon le réalisateur :
« Les Tudors avaient quelque chose d’exubérant, d’exagéré, d’un peu ringard, presque d’opéra. Tout est un peu trop dramatique, les couleurs sont trop fortes, le doré est très présent. C’est pour cela que j’ai décidé de faire un film très coloré, qui a beaucoup de vibrations, de couleurs et qui est très vivant.
Les performances folles d’Alicia Vikander et Jude Law
The Queen’s Game se démarque également par les performances époustouflantes de ses deux acteurs principaux, Alicia Vikander, impériale dans la peau de Catherine Parr, et Jude Law, monstrueux dans le corps du roi Henri VIII.
Distribution ARP
Pour comprendre son rôle, Alicia Vikander s’est concentrée principalement sur une préparation psychologique et physique intense, car elle a voulu, avec ce film, souligner la torture, la dangerosité et la pression que Catherine Parr a vécues dans son couple. toxique avec Henri VIII :
« Il y avait beaucoup de préparation historique évidente, des livres que je pouvais lire. Nous avons rencontré des intervenants fantastiques qui sont venus nous parler et répondre à toutes nos questions.
Je savais qu’elle était l’épouse d’Henri VIII. Mais si je suis honnête, je dirais que c’est probablement celui qui la connaissait le moins. Et j’ai réalisé assez vite que cela semblait aussi être l’opinion générale. Il me semble que, justement parce qu’elle a survécu, les gens n’ont même pas vraiment voulu se concentrer sur son histoire, ce qui est très regrettable mais qui rend encore plus spécial que Karim ait décidé de faire un film sur elle.
Distribution ARP
De son côté, Jude Law s’est investi à 100% dans son rôle pour se glisser dans la peau de son personnage de roi monstrueux et boiteux, mais il a aussi utilisé une technique particulière. Un étonnant stratagème dont Alicia Vikander nous a parlé dans une interview :
« Il a un parfumeur à Londres, qui lui concocte des parfums en accord avec ses personnages pour qu’il les ressente vraiment. Pour Le Jeu de la Reine, il avait lu que l’odeur d’Henri VIII pouvait être sentie, selon les livres d’Histoire, par les occupants du château jusqu’à trois pièces plus loin en raison de son extrême infection, c’était tout simplement terrible.
Il a donc fait reproduire ces odeurs par son parfum. C’était la chose la plus dégoûtante au monde. Alors, quand Jude est arrivé après la répétition et a commencé à jouer pour moi et à se rapprocher de moi, j’ai été choqué et dégoûté. Cela ajoute beaucoup d’intensité à la scène.
Le film The Queen’s Gambit est actuellement en salles.
