Installé sous haute sécurité sur 25 hectares dans une plaine sablonneuse de la région de Bisha (sud-ouest), le « bivouac » de départ du Dakar bat son plein en ces premiers jours de l’édition 2025 du plus célèbre et éprouvant rallye-raid. . Nuit et jour, des générateurs pétardent à côté de structures en bâche blanche grandes comme des hangars. Des camions viennent arroser les réservoirs de quelque 200 toilettes et douches, d’autres répandent de l’eau sur les routes pour fixer la poussière soulevée par le ballet incessant des véhicules.
Rugissants, les vents sablonneux fouettent la mer avec de petites tentes de camping « deux secondes », dans lesquelles dorment la plupart des habitants de cette commune ambulante. A proximité du chapiteau cantine de 1 600 m² se trouvent une salle de jeux d’arcade, des terrains de sport, deux magasins, une scène avec écran géant… Tout un petit monde qui fonctionne en autarcie loin des villes et qu’il faut transporter à travers les douze scènes.
Des structures transposables et dupliquées pour suivre le rythme
“La mission fondamentale de la logistique est de mettre en place les hommes et les moyens pour que chaque service, client, concurrent puisse opérer et vivre son événement dans les meilleures conditions possibles.s», a déclaré à l’AFP Guillaume Kleszcz, directeur logistique de l’organisation ASO. Sur chaque Dakar, les organisateurs doivent prévoir une dizaine de bivouacs comme celui-ci, qui suivent les coureurs tout au long de leurs périples à travers la péninsule arabique, où la compétition plante sa tente depuis 2020. Presque chaque jour, une nouvelle mini-ville est créée ex nihilo, au milieu du sable et des pierres.
Pour chaque site, «Nous avons une dizaine de jours de montage. Nous nivelons d’abord le sol, puis les structures, la partie électrique, etc. sont installées.», précise Arnaud Calestroupat, responsable logistique du Dakar. Dans la mesure du possible, les logisticiens jonglent avec les doublons d’éléments pour pouvoir avancer le plus loin possible dans le montage. Le centre de contrôle de course existe par exemple en deux exemplaires celui utilisé au bivouac 1 ira directement au bivouac 3, celui du bivouac 2 sera envoyé en avance au bivouac 4, etc.
De même, la tente restauration (100 000 repas sur toute la durée du rallye) existe en quatre exemplaires, qui seront insérés les uns après les autres. Grâce à ces décalages, l’organisation a près de deux bivouacs d’avance sur la course. Chaque lieu suit la même structure : «Nous mettons la zone technique au centre, qui est la zone de travail. En face, nous mettons l’espace de vie, accessible à tous, où chacun se retrouve et peut se retrouver. Et autour de ces deux grands espaces se trouveront tous les paddocks», les bases vivantes des différentes équipes en compétition, décrit Arnaud Calestroupat, 30 ans.
Une armée d’armes dans l’ombre
Cependant, tout n’est pas clonable, à commencer par les personnes. A chaque changement de bivouac, 500 personnes (organisation, presse, équipes…) sont déplacées dès l’aube par des avions spécialement affrétés pour pouvoir être au point d’arrivée, plusieurs centaines de kilomètres plus loin, avant même le départ de la course. .
Quant à la production TV, elle doit avoir terminé son travail en début de soirée pour emballer le matériel et le transporter de nuit par camion jusqu’au lieu suivant. Là, il est immédiatement réinstallé afin d’être à nouveau opérationnel au départ des voitures et motos le lendemain matin. Ce gigantisme nécessite une armée de bras : sur les 3 500 personnes qu’accueille généralement un bivouac, l’organisation et les différents prestataires représentent près de 800 à 900 personnes. Mais tout cela ne sera pas vu à la télévision.