L’Agence - (AFP) a signé un accord qui permet, dès jeudi, au robot conversationnel de la start-up française Mistral AI d’utiliser les dépêches d’information de l’agence pour répondre aux demandes de ses utilisateurs, lorsque celles-ci concernent l’actualité. .
Il s’agit du premier accord de ce type pour l’agence mondiale, ainsi que pour Mistral, concurrent des géants américains comme OpenAI qui ambitionne de devenir le principal acteur européen dans le domaine de l’intelligence artificielle.
Dans le Monde, ce type d’accord reste relativement rare, même si les choses se sont accélérées en 2024. La société californienne OpenAI a notamment signé avec le journal économique britannique Financial Times, le quotidien français Le Monde et le groupe allemand Springer (photo).
Ni le montant ni la durée de ce contrat « pluriannuel » n’ont été dévoilés.
Trente ans et 38 millions de dépêches
Dès jeudi, des dépêches de l’AFP en six langues (français, anglais, espagnol, arabe, allemand, portugais) pourront être utilisées par le robot conversationnel de Mistral, sobrement baptisé Le Chat.
Il pourra ainsi puiser dans toutes les archives textuelles de l’agence depuis 1983, mais pas dans ses photos, vidéos ou infographies. Au total, cela représente 38 millions d’envois, a indiqué à l’AFP le PDG Fabrice Fries.
Lorsque la question concerne l’actualité, Le Chat formulera ses réponses en puisant des informations dans des dépêches, c’est-à-dire des informations envoyées sous forme de texte par l’agence à ses clients.
Sources supplémentaires
Une phase de test a lieu dans un premier temps, auprès d’une partie des utilisateurs.
Cet usage cible « les professions libérales, les cadres de grandes entreprises », par exemple pour « préparer des notes » liées à l’actualité. Mais elle sera également utile au grand public, qui est de plus en plus nombreux à utiliser les outils d’IA générative pour les problématiques de la vie quotidienne.
Deux usages « complémentaires », a estimé le patron du Mistral, Arthur Mensch. Pour les questions « qui nécessitent des informations vérifiées, c’est l’AFP qui fournira » les éléments de base des réponses. Et lorsque les demandes portent « sur les courses ou la météo par exemple, c’est plutôt le web », explique-t-il.
“Ajouter sur”
Mistral AI propose également un grand modèle de langage (Mistral Large) spécialisé dans la génération de texte et des modèles spécialisés capables de traiter des images ou de générer du code.
Toutefois, contrairement à d’autres accords de ce type, les contenus de l’AFP ne serviront pas à former et faire progresser ces modèles informatiques, ont assuré les deux parties, présentant le contenu de l’agence comme “un module qui se connecte à notre système et peut être déconnecté” à l’expiration du contrat.
Contexte particulier
Pour Mistral, “l’AFP apporte une source journalistique vérifiée, ce qui nous semble très important”, a commenté Arthur Mensch.
Cette signature intervient peu après que le groupe Meta a annoncé la fin de son programme de vérification des faits, dont l’AFP était l’un des principaux contributeurs mondiaux. Et de plus en plus de voix s’inquiètent du virage des plateformes américaines sur la question de la désinformation, dans la foulée du rachat de la plateforme X par Elon Musk.
Dans ce contexte, les deux groupes revendiquent de « solides racines européennes », a souligné Fabrice Fries.
jop avec l’AFP