Le marché craint en particulier que la politique du président élu américain Donald Trump « soit inflationniste pour les économies du monde entier ».
La confiance est en berne outre-Manche. Les rendements des obligations d’Etat britanniques à 30 ans ont atteint mardi leur plus haut depuis 1998, le marché s’inquiétant des risques pesant sur l’économie britannique, alimentés notamment par la politique attendue du président élu américain Donald Trump. Le taux d’emprunt des bons du Trésor britannique (« cochettes ») à 30 ans évoluait autour de 5,214% mardi vers 12H00 GMT, après être monté un peu plus tôt à 5,218%, au plus haut depuis août 1998. Ce taux long est repassé au-dessus d’un pic d’octobre 2023, mais aussi de sommets atteints au cours la crise des marchés déclenchée en septembre 2022 par l’ancienne Première ministre britannique Liz Truss.
Le marché craint particulièrement que la politique du président élu américain Donald Trump « sont inflationnistes pour les économies du monde entier »ce qui a fait grimper le dollar et détourné les investisseurs des marchés obligataires, explique Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown. Au Royaume-Uni, en particulier, les investisseurs surveillent avec inquiétude l’inflation qui “s’est envolé” alors que “l’économie stagne”ajoute l’analyste.
Lire aussi
“Pour mon deuxième mandat, tout le monde veut être mon ami” : Donald Trump, pas encore investi et déjà président
Une croissance en berne
La relance de l’activité est une priorité pour le gouvernement travailliste britannique, qui n’a pas empêché les chiffres de croissance de se dégrader ces derniers mois. Le produit intérieur brut (PIB) a stagné au troisième trimestre. Et si l’inflation n’atteint plus les sommets de ces dernières années, elle est repartie à la hausse ces derniers mois dans le pays, à 2,6% sur un an en novembre. La ministre des Finances Rachel Reeves a présenté fin octobre le premier budget depuis l’élection du Parti travailliste, avec des hausses d’impôts significatives mais aussi des emprunts exceptionnels pour financer les investissements.
Mais le marché « on ne sait pas exactement dans quelle mesure les investissements du gouvernement britannique dans les infrastructures stimuleront la croissance à long terme » ce qui pèse « l’appétit pour l’achat de dette publique britannique à long terme »selon Susannah Streeter. Le gouvernement de Liz Truss a déclenché un effondrement de la livre sterling et une hausse des taux d’emprunt du gouvernement britannique fin 2022 avec un projet de budget comportant des dépenses massives et non financées. La Banque d’Angleterre a dû intervenir d’urgence pour éviter une crise financière. Les taux d’emprunt de l’État avaient de nouveau baissé, avant de reprendre une hausse plus lente mais régulière.
suisse