Faut-il relayer chaque nouvelle idée de Georges-Louis Bouchez ?

2. Cette stratégie d’omniprésence est-elle efficace ?

Elle présente des risques, notamment celui de la saturation médiatique. Maintenir un flux constant de propositions peut avoir pour effet de diluer l’impact de chaque idée. Le risque est alors que les opposants politiques, la presse, ne discernent plus quelles sont les véritables priorités parmi les déclarations intempestives. Chaque nouvelle intervention efface la précédente, ce qui empêche de faire une « pause » à un moment donné pour procéder à une véritable analyse critique de la nouvelle proposition.

Mais globalement, cette stratégie de brillance permanente est plutôt efficace. Georges-Louis Bouchez gagne en temps réel, et cela n’a pas forcément de conséquences politiques ou institutionnelles. Cela dit, cette stratégie est parfois plus difficile à déployer pour certains transgresseurs en période de négociation. Il arrive là que la dynamique d’agitation idéologique entre en conflit avec la logique de compromis et de discrétion prônée lors des négociations politiques.

« Percée significative », « épaules les plus larges »… Plongez dans ces expressions qui accompagnent les négociations fédérales

3. En relayant les sorties successives de Georges-Louis Bouchez, la presse n’apporte-t-elle pas elle aussi de l’eau à son moulin ?

Oui, bien sûr, c’est une question de responsabilité éditoriale. La presse doit se demander si elle souhaite ou non relayer chaque idée nouvelle avancée par Georges-Louis Bouchez, parfois au détriment d’autres acteurs ou sujets plus complexes ou moins polarisants. Si ce sont des faits qui sont évoqués, laissons la presse faire son travail et vérifier ce qui est dit. Si nous sommes dans le registre de l’opinion, qu’elle interroge les opposants politiques de celui qui avance l’idée. La question est aussi de savoir si les médias ont le temps à consacrer à ces sorties successives.

Mais, je le répète, la force de Bouchez est de réussir à proposer aux médias quelque chose de « prêt à médiatiser ». Et toute la question est alors de savoir si c’est Bouchez qui utilise les médias ou, à l’inverse, si ce sont les médias qui utilisent Bouchez. L’homme est un « bon client », comme on dit dans le jargon journalistique, et, en l’absence de concurrence, il occupe l’espace médiatique. Il y a là une sorte de déséquilibre lié au fait qu’il n’y a pas de forces de proposition majeures face à lui.

 
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